vendredi 30 octobre 2009

Sarcasme

Je crois que j'ai eu raison de vider les catégories prénoms dans ma liste de suivi, c'est un terrain de jeu visiblement assez prisé par la catégorie de vandale qu'on pourrait regrouper sous le terme de « gamin » (sans présumer de leur âge, d'ailleurs, car c'est en fait une variante du vandale « pipi-caca », en moins scatologique).

Il est visiblement assez distrayant de s'ajouter à la liste des personnes « encyclopédiques » portant le même prénom que soi, ou de faire la même chose avec ses amis, connaissances, relations, etc.

Il y en a tous les jours. Je regarde ça d'un œil distrait et je révoque le cas échéant — j'aime bien cette expression, le cas échéant, ça donne l'impression qu'il y avait une échéance alors qu'en fait...

Là, je vois un zozo sous IP qui ajoute « Je confirme ce présent article. Vive les '''Coline'''s!! » à l'article [[Coline]]. J'ai peut-être des problèmes de méthode, toujours est-il que je révoque et que je regarde un peu cet article :
Coline est un prénom féminin. Son équivalent masculin est Colin.
Ça casse pas trois pattes à un canard, mais c'est au format Wikipédia (tautologie indigeste et standardisée), rien à dire.

La suite, paragraphe « Personnalité portant ce prénom ». Admettons le singulier, ça arrive, on n'est pas dans l'article de qualité écrit, réécrit, formulé, reformulé, lu, relu, approuvé et labellisé comme une andouillette. Le texte :
* Coline Linconnu
Artiste du 21ème Siècle. Elle a fait ses classes à l'école primaire "Jean Macé" puis c'est tout. Elle a su se démarquer des autres citoyens par son attitude provocatrice voir meme désinvolte. Une vraie Star de la drague. Elle a sur son carnet de chasse des grands nom tel que David Beckham (instance de divorse), jude Law, Julien Youn (frere de Michael) et un acteur de plus belle la vie (Marié, nous ne pouvons citer de noms).
Son père, George Clooney, lui a transmit son savoir faire dont elle se sert avec brio.
[...]
Ouais, bon. C'est quelqu'un qui s'amuse (ça arrive de temps en temps). Si vous voulez tout le texte, regardez cette version, je n'ai lu pas jusqu'au bout : George Clooney m'a tuer.

Mais oui, mais non. Il y a encore un paragraphe « Note importante ». Et moi, bonne poire, au lieu de chercher dans l'historique à quelle version il faut revenir, je lis :
Il est étonnant que cet article n'ait pas encore été supprimé : Bien joué =)
En plus de s'amuser, ils se foutent carrément de ma gueule.

On se croirait presque sur un forum où on se congratule pour avoir vandalisé Wikipédia. Il ne manque qu'un smiley entre chaque mot.

Autosatisfaction

J'ai bien réfléchi. Et je suis arrivé à la seule Grande Vérité qui vaille le coup d'être écrite : je suis le meilleur. J'ai d'ailleurs ma catégorie personnelle pour être le meilleur : c'est moi qui fais les photos les plus cinglées de Wikimedia Commons.

De là à dire que c'est à la portée du premier mec qui prend des photos de mairies de moins de 50 habitants, d'arrêts de bus de ramassage scolaire et de cabines téléphoniques de campagne pour se donner de l'importance...

Tout d'abord, la photo de la plus petite maison avec le plus de plaques dessus :

Ensuite, le pigeon mort le plus sec de la catégorie dead birds :

Et puis un coin où l'office du tourisme a investi dans le panneau routier :

Et finalement des déménageurs alsaciens en Bretagne, ou le contraire :

Le premier qui ricane en disant que j'avais rien à dire, je l'étripe. Comme les deux corneilles que j'ai vues l'autre jour attraper un pigeon dans un arbre pour lui manger les intestins par terre.

vendredi 23 octobre 2009

Le vandalisme du jour

Le vandalisme du jour, repéré sur l'article [[Guadeloupe]], est assez vicieux. Il a été relevé par Félix Potuit sur le Bistro du jour.Il faut regarder dans le tableau à droite, la petite icône entre « Président de la République » et « Nicolas Sarkozy ». Les armoiries de la république française ont été remplacées par une main de bananes :

Ça s'est passé sur Wikimedia Commons. Cette image est utilisée sur de nombreuses pages de différents projets Wikimedia (par exemple, 50 pages l'utilisent sur Wikipédia francophone).

Le temps de repérer le vandalisme, d'identifier quelle page a été attaquée, le vandalisme a été annulé au bout de 38 minutes. Du fait du temps nécessaire à la mise à jour du cache, le vandalisme a été visible jusqu'à il y a quelques minutes.

Va-t-on se reposer la question de l'opportunité d'utiliser des flopées d'icônes, blasons, drapeaux, etc. dans les infobox ? Vu que les images sont stockées sur un projet indépendant (Wikimedia Commons), les vandalismes sont invisibles dans les modifications récentes des projets qui les utilisent (les différentes versions de Wikipédia, par exemple), ils arrivent comme ça. Et même les utilisateurs expérimentés ne savent pas identifier où a eu lieu le vandalisme.

On peut toujours se dire qu'on va empêcher ce genre d'incident en protégeant les images très utilisées directement sur Wikimedia Commons, c'est ce qu'on fait actuellement avec le succès que l'on voit. Et quid des fichiers moins utilisés ?

jeudi 22 octobre 2009

Carré blanc sur fond blanc

Et bien non, je ne parlerai pas de Kasimir Malevitch1. Je parlerai plutôt de ce que j'ai tout d'abord pris pour un bug. Ça se passe sur la page d'accueil de Wikipédia, dans la rubrique « Le saviez-vous ? », c'est tout nouveau tout beau :

Pendant la Restauration (1814-1830), le Drapeau de la France était entièrement blanc (drapeau ci-contre), en remplacement du drapeau tricolore révolutionnaire.

Bien sûr, si on lit le texte, on se rend compte que ça ne sert à rien d'attendre que l'image s'affiche, et qu'il n'y a vraiment rien à voir.

Note
1. Bon, d'accord, c'est raté, je viens d'en parler. C'est l'occasion de souligner que la version ce tableau a son article sur Wikipédia en français et en finnois, mais pas en anglais (avis aux polyglottes).

mardi 20 octobre 2009

« c'est pour un devoir d'école »

Il y a des moments où on se demande à quoi ça sert...

Je regarde les modifications récentes cinq minutes, histoire de dire que je me suis connecté aujourd'hui pour autre chose que lire les fausses empoignades sur le bistro, juste le temps de tomber sur la création de cet article magnifique [[L'avare (moliere)]] que je vous donne en intégralité :
s'il vousn plait ecrivez dessus c'est pour un devoir d'école et ça peut aider ou rebseigner pas mal de gens
Quand on pense le temps qu'il a fallu attendre pour avoir un moteur de recherche interne qui tienne à peu près la route sur Wikipédia, c'est à désespérer de tout.

Un truc comme ça, c'est zéro d'emblée. Et deux heures de colle pour apprendre à se servir d'un moteur de recherche.

Sérieusement, qu'est-ce qu'on leur apprend, à l'école ???

samedi 17 octobre 2009

Haut-parleur de l'ordinateur

Il y a, depuis quelques temps déjà, une espèce de serpent de mer sur Wikipédia. Un running gag entre administrateurs. Les redirects d'ADM. C'est comme un mot de passe ou un code secret, ça plie en deux instantanément de rire ceux qui savent.

Pour situer les choses, ADM était un contributeur particulièrement actif de Wikipédia francophone. Encore aujourd'hui, un an après qu'il a arrêté de contribuer, il est dans le top 5 des Wikipédiens par nombre d'éditions.
Chaque wikipédien a ses lubies, plus ou moins marquantes (on peut parler des macrons, des apostrophes typographiques, etc.) ; ADM avait celle de faire des redirections plus ou moins farfelues en série. En grande série. Très.
C'est surtout sa vision extensive de la redirection qui est impressionnante, cette façon qu'il avait d'essorer toutes les périphrases et d'en faire des redirection (en particulier dans le domaine du catholicisme), ou de chercher les hyponymes les plus improbables. La pratique a été qualifiée de POV pushing sournois, d'abusive, d'erreur, etc.
Ça a finalement débouché sur un arbitrage et sur le départ d'ADM.

Et régulièrement, ça prend un admin. Il y passe une soirée et supprime quelques centaines de redirections inutiles (comprendre inutilisée et peu probablement utilisable). Cette fois, on envisage ça de façon industrielle, avec recensement robotisé, et tout et tout.

Je viens de trouver celle-là, qui est particulièrement plaisante.
D'ailleurs je l'encadre :
Haut-parleur de l'ordinateur
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page de redirection
#REDIRECT Haut-parleur

Comme si...
  • les haut-parleurs des ordinateurs étaient différents des haut-parleurs, et le « haut-parleur de l'ordinateur » était un sujet admissible ;
  • les haut-parleurs des ordinateurs se vendaient à l'unité ;
  • quelqu'un aurait l'idée géniale de commencer une recherche en tapant « haut-parleur de l'ordinateur » ;
  • un wikipédien essaierait de lier « haut-parleur de l'ordinateur » plutôt que « haut-parleur »
  • ...

vendredi 16 octobre 2009

Où l'on reparle de SVG

Maintenant que j'ai raconté mes ampoules aux pieds, on peut revenir aux choses sérieuses.

J'ai parlé il y a quelques semaines de la librairie svgweb développée par google qui doit mettre la honte intersidérale à Microsoft en faisant lire le SVG par IE contre le gré de ses concepteurs.

SVG Open 2009

Au début du mois s'est tenu quelque part en Californie la septième conférence internationale sur le SVG, SVG Open 2009.
Brion Vibber a fait une intervention pour la Wikimedia Foundation sur le thème : SVG in Wikipedia and Wikimedia Commons (diaporama commenté en pdf).

Le SVG sera la solution à tous nos problèmes, c'est entendu, mais il faudrait faire attention à ne pas gonfler pour le plaisir les fichiers.
C'est un problème récurrent du dessin vectoriel : l'aspect zoomable à l'infini peut faire perdre de vue l'utilisation, du coup on se perd dans des détails qui resteront invisibles et ça alourdit le fichier sans améliorer le dessin. Il faut donc éviter de surinformer les schémas (voir les slides 24 à 32).

On attend que svgweb et svg-edit (éditeur de SVG en cours de développement par google et qui fonctionne dans le navigateur1) atteignent une certaine maturité pour les intégrer. Ça devrait simplifier le travail sur les illustrations en évitant d'avoir à télécharger les images à modifier, les ouvrir dans inkscape, les bricoler, les enregistrer et finalement les re-téléverser (on gagnerait sur les étapes pas passionnantes).

SVG et MediaWiki

Sur les projets Wikimedia, le SVG sert presque uniquement à faire des icônes et des drapeaux (éventuellement des cartes). Il y a moyen d'aller un peu plus loin dans l'utilisation du SVG.

JSXGraph est une librairie Javascript de géométrie interactive et de visualisation des données dans un navigateur web. Sous MediaWiki, ça peut donner des trucs comme ça.

Notes

1. Pour les curieux, on peut essayer le truc ici.

jeudi 15 octobre 2009

Retour...

Le « wikibreak » fonctionne un peu comme une piqûre de rappel. On se souvient qu'il n'y a pas que Wikipédia dans la vie, qu'on a aussi des obligations plus ou moins alimentaires et très certainement chronophages, qu'internet ne va pas sans le dire, que même le téléphone ne passe pas partout… Que « de quoi sont les pieds ? » « les pieds sont l'objet du plus grand soin. » (ce sont aussi de très bons supports d'ampoules), que « qu'est-ce qui joue plus faux qu'une flûte ? » « deux flûtes. », etc.1 J'aime pas les piqûres.

Par contre, il y a des constantes. Il y a toujours des trolls de plus ou moins haut vol pour se prendre au sérieux et poser des questions qui montrent qu'ils n'écoutent pas ce qu'on vient de leur dire. Il y a les gens à qui il faut passer la moitié de son temps à expliquer ce qu'on fait, pourquoi, comment au lieu de faire. Et il y a la satisfaction de constater qu'en fin de compte, tous ces gens qui n'en ont rien à faire2 ont à peu près compris ce qu'on leur a dit3.

Je n'annonce pas mes wikibreaks. Ça évite les psychodrames du genre4 :
Tu fais ch.er, tu vas pas nous claquer dans les doigts comme ça ! -- machin (d)
J'ai pas mieux à rajouter. -- truc (d)
Pareil. Amitiés. -- chose (d)
Prend du recul si tu en as besoin. Reviens vite. À bientôt. -- bidule (d)
Merci pour le boulot déjà fait ici et porte toi bien quoique tu fasses ! À très vite ;) -- machinchose (d)
En espérant que ce ne soit qu'un coup de tête, bonne pause :) Cdlt, truc-bidule (d)
ad lib.
Et les effusions (de camomille) au retour.

Tout ça pour dire, monsieur Fernand, que le pastis perd chaque jour de l'adhérent5.

Quand on s'est mis des cloques aux trotignolles et la goutte au tarin, quand on a à peine roupillé ce qu'il faut pour tenir sur ses quilles, et qu'on rentre dans sa cambuse, on commence par écraser. Puis on expédie les affaires courantes (frigo vide, vaisselle sale, etc.) Enfin, on regarde l'ordinateur…
Et là, on sent un truc bizarre : on est partagé entre le plaisir de voir que c'est bien organisé6 et par l'angoisse de tous les machins qu'il va falloir lire avant de pouvoir faire quoi que ce soit.

On commence par les blogs… vous écrivez trop !
Puis le bulletin des administrateurs (pour savoir dans quel sens crier pour hurler avec les loups7). C'est assez déprimant, je dois admettre. À croire qu'il n'y a que des problèmes.
Et puis la page de discussion. Là, vous êtes vachards. Venir me poser des questions compliquées auxquelles il faudrait que je réponde sérieusement…

Conclusion, la prochaine fois que je pars en wikibreak sans prévenir, vous serez assez sympa d'arrêter de vivre. J'ai du mal à reprendre le fil, moi !

Notes
1. Je sais, ça doit être assez hermétique à la lecture, mais à défaut d'être un résumé, on dira que c'est une évocation assez satisfaisante de mon wikibreak. De mon point de vue.
2. Soyons réalistes, c'est à peu près tout le monde (sauf moi). Ma maman, qui est polie, dit que ça l'intéresse.
3. L'équivalent de ça sur Wikipédia, c'est quand on va voir le compteur de visite des articles et qu'il y a 8 visites quotidiennes (en moyenne) sur un article de 2 lignes créé trois ans auparavant. Sur Commons, c'est quand on voit qu'une photo de mairie (dans une commune de moins de 50 habitants) est utilisée sur un obscur article de Wikipedia en moldo-valaque. Sur Wiktionnaire, c'est quand on voit qu'un bot est passé pour ajouter un lien interwiki à l'article qu'on a créé et qu'on réalise que l'article qui est au bout de l'interwiki a été entièrement écrit par un robot (un autre robot). Sur Wikiquote, c'est quand l'article qu'on a créé a enfin été vandalisé (preuve que quelqu'un est tombé dessus). Etc.
4. Ci-après, de vrais messages après un claquement de porte.
5. Ou pas. J'ai casé ma petite citation des Tontons flingueurs, que d'après google je suis le seul à connaître — sûrement un paradigme de l'aspect subjectif du Crowning Moment of Awesome. Ceci est donc un bon billet, il ne reste plus qu'à trouver un truc intéressant à dire.
6. Voir ce précédent billet pour la méthode de rangement.
7. Qui pisse contre le vent mouille sa chemise.