vendredi 31 juillet 2009

Question de longueur

Vous allez me dire que je cherche la petite bête.

Hier soir, je suis tombé sur Discussion:Taumata­whakatangihanga­koauau­o­tamatea­turi­pukaka­piki­maungah­oronuku­pokai­whenuaki­tanatahu/Bon article, non pas que je suive particulièrement les bons articles potentiels, mais surtout qu'un titre pareil, ça ne passe pas inaperçu sur les RC.

Ce titre est trop long pour moi, je n'essaierai pas de le lire : je risque de mourir de soif avant la fin du mot. Donc, je regarde l'article (c'est vrai, un titre aussi long, ça intrigue) en repensant à un devoir de sociologie quoi qui ne m'inspirait pas du tout, et pour lequel j'avais passé un temps considérable à trouver un prénom très long pour parler du type que j'avais interviewé, histoire de gonfler ma copie (ce qui, j'en étais déjà conscient, n'améliore pas les notes). Je n'avais pas pensé à faire des digressions, ça sera pour une autre vie...

Taumata­whakatangihanga­koauau­o­tamatea­turi­pukaka­piki­maungah­oronuku­pokai­whenuaki­tanatahu

C'est une colline en Nouvelle-Zélande. Dont le principal intérêt est d'être répertorié par le livre Guinness des records (le monde est petit !) pour être le nom de lieu dans un système alphabétique latin le plus long au monde avec 85 lettres (je passe les variantes orthographiques — car il y en a plusieurs — parce que je ne cèderai ni à la facilité ni à la tentation du remplissage), devant un autre toponyme de 163 lettres. Ce qui prouve définitivement que le livre des records mérite d'être qualifié de « livre de référence ».

Heureusement pour moi (et pour vous), « le nom de la colline est souvent raccourci en Taumata afin de faciliter la conversation », ça m'évitera d'employer « Taumata­whakatangihanga­koauau­o­tamatea­turi­pukaka­piki­maungah­oronuku­pokai­whenuaki­tanatahu ».

Sinon, visiblement, ne ne suis pas le seul à avoir été fasciné par ce mot. Il n'y a qu'à jeter un coup d'œil à la page de discussion, où on apprend que le titre de l'article sert de maître-étalon pour les écrans d'ordinateur. Je ne résiste pas à donner la vidéo absolument pas admissible sur Wikipédia d'une chanson inspirée par le titre (pour le plaisir de l'entendre prononcer).


Après avoir constaté avec satisfaction qu'on peut présenter un article qui ne prend pas trois jours à lire au label « bon article » sans être grotesque — ou pas, quand on voit les sempiternels jugements au poids —, j'ai fait un tour sur la catégorie où j'étais sûr de m'amuser un peu : « mot long », qui, paradoxalement, a un titre court.

Et là, c'est le drame :

Je ne vois pas qui peut raisonnablement envisager de mettre tout ça dans la largeur d'un écran d'ordinateur avec le menu de gauche. Quand bien même on y arriverait, il faudrait des jumelles pour lire sur les côtés. Je sais bien qu'on ne fait pas des logiciels pour traiter les cas particuliers, mais là, ça serait bien que le logiciel ne s'acharne pas à afficher les articles de la catégorie sur trois colonnes, ça serait plus pratique pour s'y retrouver (plus ergonomique, en un mot).

C'était la suggestion inutile du vendredi.

Un peu de typographie

Puisque j'aime bien les petites phrases plus ou moins absurdes, j'ai fait un petit tour dans les archives de la rubrique « Le saviez-vous ? » qui apparait sur la page d'accueil de Wikipédia. C'est un chef d'œuvre du coq-à-l'âne, une sorte de Wikipédia en miniature pour fainéants qui n'aiment pas lire des articles trop longs.

Pour moi, c'est une sorte de madeleine de Proust. Je retombe dans ma période Guinness book des records (il parait que c'est un livre de référence). À l'époque, je passais mon temps libre au CDI à apprendre par cœur le record du type qui a éternué le plus fort ou de celui qui a mangé le plus de spaghetti, et je rentrais tout fier de mes grandes découvertes à la maison pour en faire profiter la famille désespérée par mes lectures. De cette époque, j'ai gardé le goût de l'anecdote inutile en soi, mais qui permet d'impressionnants succès en société quand on arrive à les ressortir à un rythme suffisamment fourni. Bref, de quoi ruiner une conversation avec une histoire de cure-dent ou une histoire de catch. J'aime bien.

Donc aujourd'hui, je trouve :
Le point-virgule a plusieurs usages dans la grammaire française ; il sert notamment de séparateur intermédiaire entre deux phrases indépendantes, mais dont les significations sont liées.
et
Comme tout symbole, h, représentant les heures, s’écrit précédé et suivi d’une espace insécable (exemples : 13 h 17, 2 h 05).


Là, clairement, ces phrases ont été lancées comme des bouteilles à la mer par quelqu'un qui en avait assez de corriger la typographie des articles, un WikiGnome en colère.

Comme quoi on peut faire passer des messages importants dans une rubrique dérisoire.

mercredi 29 juillet 2009

22 edits

  1. L'article a été créé le 27 décembre 2005 à 20:13 par un contributeur anonyme : deux phrases, 212 caractères.
  2. Repéré par un contributeur enregistré au bout d'une heure et demi, il reçoit un bandeau d'ébauche, l'orthographe est corrigée, 4 liens internes.
  3. Dans la minute qui suit, le même contributeur se rend compte qu'il a un lien rouge et corrige la typographie dudit lien.
  4. Trois ou quatre mois après, l'article est catégorisé.
  5. Le 9 juin 2006, il est renommé.
  6. Et le 29 août.
  7. Le 27 octobre 2007 à 09:16, il est augmenté d'une catégorie.
  8. Le même jour, à 21:22, le bandeau d'ébauche est précisé.
  9. Un mois plus tard, l'article est placé dans une catégorie plus précise.
  10. Le lendemain, il est lié aux articles sur le même sujet des Wikipédias en anglais, espagnol, italien, néerlandais, polonais, russe et finnois.
  11. Le 22 décembre 2007 à 12:55, les liens interwikis sont mis dans l'ordre alphabétique des codes de langue (norme ISO 639-1) par un robot.
  12. Le 1er février 2008 à 23:54, le lien vers l'article italien est modifié, suite à un renommage sur Wikipédia en italien, par un robot.
  13. Le 12 février 2008 à 23:24, un robot change la syntaxe du bandeau d'ébauche.
  14. Le 24 février 2008 à 04:01, le lien vers l'article italien est modifié, suite à un renommage sur Wikipédia en italien, par un robot.
  15. Mi-mars, un robot ajoute un lien vers l'article de Wikipédia en hongrois.
  16. Le 26 septembre 2008, un robot ajoute un lien vers l'article de Wikipédia en biélorusse.
  17. Le 8 décembre 2008 à 21:28, un humain ajoute une image avec un système semi-automatique.
  18. À 23:55, un autre humain corrige le code du précédent.
  19. Six mois plus tard, un robot modifie le lien vers l'article en finnois.
  20. Début juillet 2009, un robot modifie le lien vers l'article en espagnol.
  21. Fin juillet, un humain ajoute des dates et lieux de naissance et de mort.
  22. Et une catégorie.

Peu importe l'article, en fait. Il a des milliers de petite frères. Sur 22 modifications, aucune n'a apporté de contenu significatif — pas même la première. Il a été écrit pour plus d'un tiers par des robots. L'article est passé à 1111 caractères, mais son contenu n'a pas évolué : on sait qu'on n'en sait rien, et on ne sait que ça.

mardi 28 juillet 2009

Un contributeur préhistorique de Wikipédia

Hier, alors que j'étais tranquillement en train de mettre la main à la définition de chemise de nuit sur le wiktionnaire, j'ai été réveillé par le bandeau orange, celui qui me hante à tel point que je le vois partout, même sur l'écran du stridibuteur de billets à la banque, celui qui est équipé contre les pigeons, c'est dire...

Tiens, pour la peine, je le remets ici.
Vous avez de nouveaux messages (diff ?).
Juste pour l'adrénaline...

Encore un vandale mécontent qui me poursuit avec des doléances à n'en plus finir ? Que nenni ! On me souhaitait la bienvenue. C'est gentil :
Bonjour. Pour moi « Coyau » évoque avant tout un contributeur préhistorique de Wikipédia, au visage creusé par les rides de sa lourde et ingrate tâche, s'appuyant mécaniquement sur son bâton de berger en ronchonnant contre tous ces jeunots qui ont dévoyé l'esprit ludique de Wikimedia, « quand c'était le bon temps ».

Ironie à part, ce serait bien que nous puissions te compter comme contributeur du Wiktionnaire. Vraiment bien. --Szyx (d) 27 juillet 2009 à 19:00 (UTC)

C'est drôle comme on peut se sentir précédé par son passé...

dimanche 26 juillet 2009

De Wikipédia

J'ai lu avec attention le dernier billet de Pymouss sur le parallèle entre le dictionnaire de Trévoux et Wikipédia. J'ai commencé à y répondre, car il y a des choses à en dire (et visiblement je ne suis pas seul à le penser). Mais à force de taper dans le formulaire minuscule, j'ai perdu le fil. Impossible de répondre à ça par un SMS. Je préfère prendre la place et le temps de poser calmement les bribes de réflexion que ça m'inspire.

La différence entre les intentions affichées et le discours soutenu m'a déjà plusieurs fois frappé de par le passé. Étrangement, ça se relève bien dans les ouvrages qui datent un peu, et c'est plus difficile à détecter dans les ouvrages plus récents.

Je ne sais pas si on peut vraiment parler de mauvaise foi, même ça peut y ressembler (je veux être optimiste). J'ai vu plus un manque de recul par rapport à quelque chose qui pourrait se décrire comme « l'air du temps », l'idéologie dans laquelle on baigne sans s'en rendre compte, sans même l'identifier, parce qu'on nous la sert insidieusement depuis avant qu'on sache parler. C'est la norme, « le point de vue neutre » du moment pour reprendre cette phraséologie de TP de chimie, ou « l'honnêteté », celle de l'honnête homme, pour parler avec des termes qui existent.

Bien sûr, dès qu'on y plonge avec un regard de Gulliver, cette idéologie s'affronte à la notre – tout aussi inconsciente, d'ailleurs, mais qui s'est décalée au fil du temps – et le hiatus saute aux yeux. Et on a beau avoir la culture qui permet de contextualiser (ça veut dire ajouter un contexte, expliquer de l'extérieur), on ne peut pas être en empathie avec l'auteur (se mettre à sa place, comprendre de l'intérieur) par le simple fait que le temps a passé, que le monde a changé, qu'on n'a plus la même éducation. On ne voit pas par ses yeux, on ne lit pas ce qu'il a écrit parce que aussi grande que soit notre connaissance du passé, il est justement passé et par tant, il n'est plus accessible que de l'extérieur.

De plus, la valeur de l'écrit a complètement changé depuis peu. Je ne vais pas commencer par les inventions de l'écriture, de l'imprimerie et de l'informatique qui ont changé le rapport à la mémoire et à ses média. Si on considère que le livre est un moyen de communication, c'est donc un message qui va d'un émetteur à un récepteur. On a vu l'émetteur – homme de son temps – plus haut. Mais le récepteur, celui pour qui le livre est écrit, qui est-il ?
On peut considérer dans un premier temps que c'est son contemporain, celui qui a la même culture, les mêmes prérequis, qui comprend le même implicite. Il ne détecte donc pas le parti-pris ou le biais dû à « l'air du temps » – celui qui nous saute aux yeux à x années d'écart, mais qui est introduit de bonne foi par l'auteur – parce qu'il est en empathie et qu'il n'a pas à contextualiser. Si on se demande qui a accès au livre, mettons jusqu'à la généralisation du livre de poche, et donc qui est susceptible de recevoir le message, on restreint considérablement la cible : on a affaire à un lettré, à quelqu'un qui se tient au courant de ce qui se dit et de ce qui se pense, des controverses de son temps, et qui a ou bien accès à une bibliothèque, ou bien les moyens d'avoir la sienne propre.
Si l'on considère maintenant que le livre est écrit pour consigner les choses, pour sa valeur de document, c'est un témoignage. Et on revient à se demander qui l'a écrit et dans quel contexte. Et malgré les efforts (affichés) pour rester objectif, ce n'en est pas moins un homme à un moment donné dans une culture. Le livre aura donc les mêmes biais aussi involontaires que son auteur.

J'ai bien conscience d'être optimiste en partant du principe que les auteurs sont honnêtes, mais le but de mon argumentation n'est pas de distribuer des bons points à tel ou tel, mais plutôt de réfléchir sur Wikipédia de l'intérieur. Et je vois deux questions que nous devrions nous poser : qui sommes-nous ? et à qui nous adressons-nous ?

Nous sommes n'importe qui et tout le monde, alphabétisé (sachant à peu près écrire, mais pas toujours brillamment), avec un accès à internet (c'est de plus en plus répandu, même si on peut rêver un accès plus large) et prêt à passer du temps gratuitement à rassembler des éléments pour constituer une encyclopédie. Présenté comme ça, bien sûr, ça fait très ouvert. Je n'ai pas l'impression qu'on fasse rentrer tellement de monde dans cette définition. Et je n'ai pas l'impression non plus que « la communauté » des rédacteurs soit tellement accueillante envers l'autre – pris au sens de celui qui n'a pas la même conception de ce que doit être Wikipédia, voir à ce sujet les constantes jérémiades sur l'inanité des articles sur les Pokémons, sur les actrices pornographiques, les sujets d'actualité, etc. et les débats sur leur admissibilité. Voilà pour l'auteur.
Quid de son contexte ? Difficile à dire, c'est la vie de tous les jours. On n'a pas de point de comparaison.
Nos intentions sont – reprenons les principes fondateurs, ça ne fait pas de mal de se les remettre en tête :
1. Wikipédia est une encyclopédie
« Wikipédia est une encyclopédie qui incorpore des éléments d’encyclopédie généraliste, d’encyclopédie spécialisée et d’almanach. » Un mot a disparu dans la traduction en français : gazetteer, qui nous rapproche de la base de donnée. C'est une encyclopédie, certes, mais c'est plus. Donc ce n'est pas une encyclopédie. En fait, le seul mot qui définisse vraiment Wikipédia, c'est justement « Wikipédia », vu qu'il s'agit d'un objet inspiré de d'autres sans en être aucun. L’« interdiction du travail original » permet d'éviter la confusion avec une revue à comité de lecture ou une tribune d'opinion. Wikipédia se définit par la négative, personne ne sait vraiment ce que c'est, ce qui ne l'empêche pas d'exister.
2. Neutralité de point de vue
« Wikipédia recherche la neutralité de point de vue ». Dit autrement, Wikipédia ne prend pas parti et présente tous les points de vue. En pratique, il faut citer « sources faisant autorité dans leurs domaines respectifs. »
3. Licence
Licence libre.
4. Savoir-vivre
« Aimez-vous les uns sur les autres », comme disait Jean-Charles.
5. Anarchie
« Wikipédia n’a pas d’autres règles fixes que les cinq principes fondateurs ».

Si on résume : Wikipédia une encyclopédie/base de données plus ou moins indéterminée qui ne prend pas parti, écrite par des Bisounours qui se font des bisous dans le désordre.

La cible n'est pas définie, ce qui participe de l'originalité de l'objet. Cependant on peut essayer de dérouler les principes évoqués ci-dessus pour essayer de voir à qui s'adresse et/ou à qui ne s'adresse pas Wikipédia.
Comme il n'y a pas de règles fixes, ni de ligne éditoriale positive, les rédacteurs écrivent sur les sujets qui les intéressent. Ils écrivent ce qu'ils voudraient lire. Cependant, comme le « travail original » est proscrit, la valeur de document de Wikipédia n'existe pas (les textes doivent être étayés pas une documentation externe), Wikipédia ne s'adresse pas aux générations futures, mais aux rédacteurs et à leurs contemporains.
Jimbo défend l'idée que Wikipédia serait une encyclopédie destinée à ceux qui n'ont pas accès aux encyclopédies, le tout sur des images d'enfants du tiers monde, ergo la licence libre. D'autres voient ça comme un jeu vidéo pour les rédacteurs. Pour ma part, je ne sais pas combien de rédacteurs pensent aux enfants du tiers monde qui n'ont pas de matériel informatique, mais je sais qu'il m'est arrivé de prendre des notes dans des livres et de les mettre sur Wikipédia pour ne plus avoir besoin du bouquin, mais la composante ludique ne m'a pas échappé. Je vois ça comme un immense bloc-notes commun très sophistiqué.

C'est en fait un objet mal défini et surtout centré sur lui-même (deux principes sur cinq sont adressés directement aux rédacteurs), où la diversité des contributeurs permet d'espérer que chacun y trouvera son bonheur. Wikipédia tient plus de l'auberge espagnole que de l'encyclopédie : on y trouve ce qu'on y a mis.

Quant à savoir si les objectifs se retrouvent dans le produit final, c'est difficile à dire. D'abord à cause du mode de rédaction, et ensuite parce qu'il faudrait avoir une vue d'ensemble d'un contenu en perpétuelle évolution.

Pour être tout à fait honnête, Wikipédia et son contenus se définissent assez bien par les avertissements généraux : « WIKIPÉDIA NE GARANTIT PAS LE CONTENU MIS EN LIGNE ».

Wikipédia est inconnaissable.

vendredi 24 juillet 2009

De la cabale, la vraie, celle qui n'existe pas

Où sont révélées les vraies activités de la cabale, la vraie, celle qui n'existe pas, mais qui tire les ficelles dans l'ombre et qui trouve que c'est un boulot carrément crevant pour ses petits bras potelés.

Tout a commencé un soir d'août 2008, sur IRC. Nous parlions de quelque chose, mais je ne sais plus de quoi. DarkoNeko travaillait à l'édification des foules wikipédistes en outsider (disons qu'il dormait près de la fenêtre, à la fois matois et goguenard), quand il est arrivé tout content avec quelques dessins. On sentait qu'il avait travaillé le sujet à fond, qu'il était prêt. Donc plus d'hésitations, il importe téléverse trois fichiers coup sur coup : hop, hop, hop !

Réaction unanime de la cabale, la vraie, celle qui n'existe pas1 : moment de stupeur, plus personne ne bouge, on se regarde du coin de l'œil2, on se jauge, on s'épie. Quand on s'est épié assez, on congratule l'auteur pour sa contribution significative et intéressante. Puis vient le moment tellement attendu de l'hymne de la cabale, tous en chœur d'une voix mâle, le Piston3.

Là-dessus, je retrouve mon crayon, et en vertu de l'article 1 du règlement secret de la cabale, la vraie, celle qui n'existe pas, « [...] libre que chacun peut améliorer. », j'importe je téléverse ça. Et puis on s'organise pour la divulgation à toute pompe (faut pas déconner, on fait pas tout le tralala, c'est pour mettre les profanes au jus) et à deux temps4 : c'est un mélange moitié urbi et orbi moitié réchauffé.

Et on passe à autre chose. La cabale poursuit son grand œuvre, tranquilou-bilou, sans se casser la binette. Car c'est la cabale, la vraie, celle qui n'existe pas.

Et là, je tombe un peu tard sur les geekscottes de Nojhan. Je fronce un sourcil, et me dis en moi-même : « ça me dit quelque chose... » Car j'ai l'esprit d'à propos et je suis observateur.

C'est drôle, le libre. Les idées tournent, chacun a son interprétation, ça fait plaisir de voir ce qu'en font les autres.

Notes
1. Article 42 du règlement secret de la cabale, la vraie, celle qui n'existe pas : « La cabale sera monolithe ou la cabale ne sera pas. »
2.Ça se travaille un peu, ce genre de mouvement, parce que le champs de vision sur IRC n'est pas très large. Et puis avec la cagoule, on ne voit rien du tout.
3. Celui qui fait avancer la machine.
4. Et c'est à cette occasion que je me rends compte que moteur à explosion est catégorisé en moteur à explosion, propulsion des aéronefs, composant de motocyclette mais pas en moteur de voiture.

Catch à la grècque

Trouvé dans « Le saviez-vous ? » d'il y a quelques temps, sur la page d'accueil de Wikipédia (une vraie mine d'or) :
Platon et Pythagore participèrent aux Jeux olympiques antiques, respectivement au pancrace et au pugilat.

Je me demande si on parlera des catcheurs WWE pour leur contribution à la civilisation dans une quinzaine de siècles, et si on se souviendra des capacités physiques de nos penseurs télévisuels...

mercredi 22 juillet 2009

Inkscape, la suite...

Suite du billet Illustrer Wikipédia avec Inkscape, car il y a une suite...

Alors voila le plan qui m'a fait suer sang et eau :
le dessin en question

À priori, j'en ai fini avec ça. On dira que les deux traits qui ont disparu (impossible de les faire s'afficher) passent dans les profits et pertes. C'est dans l'article Thermes d'Antonin de Carthage (candidat au label bon article, et peut-être bientôt article de qualité). On n'en parle plus.

Autre chose. Pour sortir un peu de la cuisine interne wikipédisto-wikimedienne, inkscapetuts m'a trouvé cette nuit sur Twitter. De là à voir un lien de cause à effet avec l'autre billet... Bref, je découvre the inkscape tutorials weblog, avis aux amateurs.
Je vais donc m'entraîner à dessiner des voitures de sport photo-réalistes.

Comment aller directement à l'essentiel sans s'encombrer du superflu

L'autre jour, je suis tombé en arrêt devant la page d'accueil de Wikipédia. En général, je balaye ça d'un regard distrait, le temps d'aller sur une autre page, mais là, j'ai eu l'œil accroché par le cadre « Le saviez-vous ? » :
L’écrivain américain Sherwood Anderson est mort d’une péritonite après avoir avalé un cure-dent.

J'ai du mal à imaginer ce que le type qui est allé ajouter cette phrase dans la liste des trucs insensés qui sont devraient faire vitrine pour Wikipédia avait dans le crâne, mais c'est du grand art. Si je voulais écrire un machin pareil, je ne pourrais pas. Si ça se trouve, ça s'est écrit tout seul.

mardi 21 juillet 2009

Illustrer Wikipédia avec Inkscape


Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. Rien.1 Je glandais sur l'Oracle (c'est dire si ça remonte2) quand j'ai voulu faire étalage de ma science triangulaire en citant une curiosité des géométries non euclidiennes. Ça nous aurait entraîné dans des explications compliquées, donc j'ai fait une petit dessin. Et j'ai été encouragé par des wikigraphistes qui passaient par là à continuer et à participer à l'atelier graphique.

Et je me suis mis à tourner autour de l'atelier graphique. Je n'ai jamais été vraiment assidu, mais à l'occasion, je traite une requête. J'ai commencé par des retouches photo. Bien sûr, je connais Photoshop depuis longtemps (je me rappelle encore avec émotion l'époque où il n'y avait pas d'historique3), je pratique à l'occasion quand celui qui me paye a Photoshop. Mais comme ne j'ai pas l'intention de payer la licence, il a fallu apprendre GIMP4.

Puis j'ai essayé Inkscape et j'ai commencé à faire des plans. Le plan n'est plus une langue étrangère pour moi depuis quelques années maintenant. On peut dire que j'en mange à tous les repas. En fait, c'est plus Inkscape qui coince. J'ai l'habitude d'utiliser (professionnellement parlant) un logiciel de dessin technique5, un logiciel où toute la saisie se passe au clavier, où on entre des cotes d'une précision à faire peur (quelque chose comme 11 décimales), où le fin du fin est de virer toutes les icônes et de travailler devant un écran noir en faisant beaucoup de bruit avec le clavier.
Et je me retrouve à me débattre contre Inkscape, où il est impensable de rentrer une cote, où il n'y a pas de ligne de commande, où il y a des icônes énormes. Toutes mes petites habitudes sont des handicaps : impossible de sélectionner toutes les lignes bleues pour les mettre en pointillé (c'est un exemple), il faut aller à la pèche à la souris, impossible de savoir si j'en ai oublié. J'ai un peu l'impression de jouer au Lego Technic de mon adolescence avec des Duplo6.

Je me plains, mais visiblement, je fais illusion7. En plus des félicitations d'usage, on vient me demander des conseils et on m'apporte le boulot directement sur ma page de discussion. Donc je continue à perdre mes cheveux sur ce logiciel qui devrait sortir des SVG qui respectent les spécifications W3C si on croit ce qui est écrit dessus, mais qui oblige à ne pas utiliser le format du logiciel (celui qui est par défaut) et à tripatouiller à la main le code pour faire des fichiers valides8.

Bref, je suis passablement énervé par ce logiciel (en plus il plante) que je subis plus qu'autre chose, vu que c'est la seule solution libre raisonnable pour produire des dessins vectoriels9 pour illustrer Wikipédia.

Tout ça pour dire que le slogan « Draw Freely », j'en suis loin ; je préfère de loin un papier et un crayon.

Pour me désénerver, je vais aller supprimer quelques images sur Commons.

Notes
1. Bon, ça, c'est une citation littéraire.
2. Ça fait un moment que je n'y mets plus les pieds.
3. On ne pouvait annuler que la dernière opération, ce qui poussait à avoir des stratégies assez complexes et gourmandes en termes de ressources pour se donner le droit à l'erreur.
4. Personnellement, je trouve bizarre de promouvoir le libre en utilisant des logiciels crackés, donc en ce qui concerne ma participation wikimedienne, j'utilise des logiciels libres/gratuits dans la mesure du possible. Ça demande d'apprendre des logiciels moins performants, c'est somme toute formateur.
5. Un logiciel qui n'a pas de concurrent libre à ma connaissance, et qui ne sait pas sortir un SVG, donc inutilisable (moralement et techniquement) dans le cadre des projets Wikimedia.
6. Oui, j'ai eu une vie traumatisante avant d'arriver sur les projets Wikimedia.
7. Il y a plus fort que moi, en matière de SVG. Sans doute des gens qui ont compris comment penser devant Inkscape et qui n'essayent pas d'y plaquer un mode de fonctionnement inadapté.
8. À ce propos, il existe un validateur pour vérifier que les SVG sont bien valides selon les spécifications W3C, les "SVG Inkscape" ne passent pas le test, et ils sont plus gros que les fichiers valides.
9. L'intérêt de l'image vectorielle, c'est qu'on peut l'imprimer de la taille qu'on veut sans se retrouver perdu dans un nuage de flou en grand format, avec un fichier dont la taille reste relativement modeste (elle est fonction de la quantité d'information, pas de la taille d'impression comme pour les images matricielles). L'utilité de la chose à l'écran n'est pas évidente, à tel point que MediaWiki les transforme en PNG pour les afficher.

vendredi 17 juillet 2009

Sottises sur Wikipédia

« Lors des modifications de Wikipedia.fr des modérateurs regardent pour savoir si cela est vrai ou pas.

Certes il est marrent de dire des sottises sur ce site, mais ne permet pas d'avoir une bonne culture général et recevoir des information correct tel que soit le sujet rechercher ( dossier pour école, entretien d'embauche)

Les modérateur peuvent ne pas accepter les article modifier ou alors les nouveaux article qui parle de n’importe quoi (le recensement des crocodile d'au douce ayant été croiser avec des singe par exemple)
type de sottise que l'on peut trouver sur wikipédia :

Cette article n'a aucun sens pourtant il à bien été trouver sur wikipédia avant son bannissement

Exema (210avJC-188avJc)

Exema était le prophète du peuple grec pendant 2 ans.

Durant ces trois années il effectua plusieurs demandes au peuple romain, dont la création d'un cinéma préhistorique avec de grand draps rose et vert puis pourpre, il créât des referendum un peu partout dans la Grèce antique où seul lui et son fils de 12 ans pouvait voter;

il est aussi l'inventeur de chose encore célèbre a nos jours dont :
La brosse a dent qui fut autrefois ''la brossum a dentum'', qui fut inutilisable jusqu'au XIXe siècle à l'invention du dentifrice
Il est aussi l'inventeur de la coiniration, système disparu de suite à sa mort, le système consistait à ne pas manger ni boire pendant 4 mois, 350.000 personne mourut de faim et de soif, et ceux qui mangeait devenu donc des pécheur était banni du peuple grecque et lâcher au lion dans des arènes fait pour cela, les lion a l'époque avait très faim mais étaient très maigre ce qui l'empechaterent de tuer les pécheur, donc les pécheur était enfermer à vie dans une prison, où il mangeait tout les reste du peuple grecques soit du poisson


Exema avait une femme qui était un travesti il le remarqua lors du mariage lors de la lune de miel, car coucher avec sa dulcinée était un péché encore a cette époque, donc il ne pu avoir de fils, alors il en adopterent un lors de la foire du trône en Alaska.


Exema était le seul a avoir un dinosaure domestique, qu'il aurait découvert lors d'un safari en Espagne. »

Le texte ci-dessus a été publié sous licence cc-by-sa 3.0 et GFDL par l'IP 93.182.205.47 sous le titre Sottises sur Wikipedia le 16 juillet 2009 à 23:39 (CEST). L'article a été effacé le 16 juillet 2009 à 23:42 (CEST).

jeudi 16 juillet 2009

C'est fini

Si j'en crois l'historique, le vol 447 Air France a fini de s'écraser.

C'était le vol régulier entre l'aéroport international Antônio Carlos Jobim de Rio de Janeiro et l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle de Paris dont l'appareil s'est abîmé dans l'Atlantique le 1er juin 2009. Le vol était assuré par un Airbus A330-200, immatriculé F-GZCP et mis en service le 25 février 2005. Il transportait 228 personnes dont 12 membres d’équipage. [lire la suite]

Il a fait l'objet d'un débat de suppression de 9 heures et 10 minutes.

Les images qui l'illustrent font l'objet d'un débat animé pour savoir si leur licence était vraiment libre. Personne n'a osé le clore, malgré le dépassement de la procédure d'un mois.

L'article, créé le 1er juin 2009, a été modifié plus de mille fois (en moyenne une fois toutes les 60 minutes) et a été vu 140 193 fois.

La frénésie des premiers moments passée, la fréquentation de l'article a remarquablement baissé. À tel point que le modèle {{événement en cours}} a été retiré le 15 juillet 2009. Voila, l'avion a fini de s'écraser. J'ose à peine imaginer les six semaines d'angoisse des passagers, c'est pas banal, un crash qui dure six semaines.

J'ai comme l'impression que le traitement de cet évènement n'a pas été aussi mélodramatique sur Wikinews...

mardi 14 juillet 2009

Premières nouvelles de Wikinews

Je dois reconnaître, en manière de prolégomènes, que je suis un peu noob en bien des matières. D'une part, je n'ai jamais mis les pieds sur Wikinews, d'autre part, je suis abonné au Wikimag sur Wikipédia (je ne sais plus qui disait l'autre jour je ne sais plus où que les vrais bons contributeurs, ceux qui se respectent, ne lisaient pas ça, dont acte). Après quatre ans... Bon.

Donc, aujourd'hui, en me connectant sur Wikipédia...
Vous avez de nouveaux messages (diff ?).
Pas de panique, c'est juste le Wikimag du lundi.

Et là, j'apprends que le projet radio de Wikinews était en sommeil, et qu'il a repris (pour être tout à fait honnête, j'ai appris ça en même temps que son existence). Donc je suis allé voir. C'est la première fois que je vais aussi loin sur Wikinews.

Donc j'écoute l'émission. Popo a fait il y a peu des remarques assez justes sur la difficulté de lire un texte à haute voix. Les contributeurs qui s'y sont collés s'en sortent bien. Ça a du leur demander un sacré boulot.

J'ai appris qu'il y avait eu un orage en Floride et que Rupert Grint avait la grippe. Je ne sais pas ce que je pourrai en faire, mais si j'arrive à le replacer en société, je vous fait signe. En attendant, je suis allé vérifier que l'info était bien dans Wikipédia (cherchez vous-mêmes si vous voulez vérifier, je ne vais pas mettre des liens partout, sans blague).

Pendant que Savant-fou et Mikani me donnaient les résultat du tour de France, j'ai un peu regardé Wikinews. J'ai trouvé un truc essentiel : la météo (mis à jour en temps réel et à la main).

Après ça, c'était la fin du journal. Donc, pour résumer, Monde (Irak, Corée), sport (coupe du monde de football, Matthieu Moncourt, tour de France), santé (sur la grippe), section arts/multimédia (nécrologie, météo à la première du dernier Harry Potter en date), astronomie. Et la météo en France métropolitaine. Avec des jingles qui font sérieux.

Puisqu'on est sur internet, et qu'on sait faire, il serait peut-être intéressant de donner la liste des liens vers les articles dont il est question dans l'émission : ça serait plus pratique pour voir les photos, tableaux et cartes qui sont mentionnées, et pour pouvoir les relire à son rythme.

lundi 13 juillet 2009

Participation interprojets

Il m'arrive d'importer de vieilles photos sur Commons. De vieilles photos de vieux bâtiments. De vieilles photos faites par de vieux photographes. De vieilles photos du domaine public de vieux bâtiment du domaine public, donc. Ça peut servir pour illustrer des articles dans Wikipédia sur châteaux forts, et autres monuments historiques.

À titre personnel, je collectionne tout un tas de trucs qui m'encombrent, mais pas les vieilles photos de vieux bâtiments par de vieux photographes. Donc je les pioche selon mes besoins dans la base Mémoire, une base de données du ministère de la Culture français qui propose1 des photographies, gravures, plans, dessins, etc.2 Chaque document est accompagné d'une fiche qui fait penser un peu à une infobox (plus ou moins complète selon les cas). Tout ce qu'il y a de sérieux et bien fourni. Bien sûr, les images sont en basse résolution, si on veut les tirer ne serait-ce qu'en 10 × 15, on risque d'être déçu, mais à l'écran (pour illustrer un article dans Wikipédia, par exemple), c'est largement suffisant.

Ça se complique quand on veut utiliser du matériel du domaine public (donc on ne peut plus libre de droits). En effet, la base mélange des photos vraiment vieilles et des photos plus récentes (voire même des photos en couleurs). Donc il faut à chaque coup vérifier qui est l'auteur et quand il est mort (vu qu'en France, les œuvres tombent dans le domaine public 70 ans après la mort de leur auteur). Là, le ministère n'aide pas vraiment. Il cite bien un auteur (et encore pas toujours), mais pas toujours très précisément (il n'y a pas toujours de prénom), ce qui fait qu'une recherche de la biographie de l'auteur devient difficile.

À partir de là, on va à la pêche. Dans la fiche qui accompagne les documents, il y a bien des liens sur les mots clé, lieux, auteurs, etc. Ces liens renvoient sur une recherche avec pour seul critère le mot cliqué (pas idéal quand on est habitué à tomber sur la biographie en cliquant sur le nom). Il faut passer par google pour retrouver les biographies3 sur le site de la médiathèque du patrimoine (dont le fonds documentaire est en partie sur les bases architecture et patrimoine4 — dont la base Mémoire fait partie)...

Arrivé là, je me dis que je ne vais peut-être pas expliquer le fonctionnement du ministère de la Culture en entier ici, parce qu'on y est encore l'année prochaine je pense que j'ai assez clairement expliqué que c'est compliqué et pas pratique5, que la navigabilité n'est pas le point fort de leurs sites internet.

Il arrive qu'on trouve un article dans Wikipédia (Séraphin-Médéric Mieusement, ou Eugène Lefèvre-Pontalis, par exemple). Mais pas toujours. Alors pour pouvoir mettre la photo sur Commons et l'utiliser pour illustrer les articles de Wikipédia, il faut faire des recherches. Quand je trouve quelque chose, j'en profite pour faire un article sur ledit photographe.
On peut trouver des types intéressants, comme ça. Je viens de créer Camille Enlart pour illustrer l'hôpital Saint-Jean d'Angers.

Ça prend un peu de temps pour importer une photo, mais j'ai encore du mal à prendre des photos il y a un siècle et ça n'empêche pas d'en faire de l'état actuel si on veut comparer.

Notes6

1. Ces documents proviennent du service des archives photographiques, des services régionaux de l'Inventaire, des conservations régionales des monuments historiques, des services régionaux de l'archéologie et des services départementaux de l'architecture et du patrimoine. Ça n'intéresse personne, ici. Autant raconter des histoires d'overdose de café devant Wikipédia.
2. Voir la fiche technique pour les détails.
3. ... quand elles existent, et quand elles donnent les dates de naissance et de décès — ce qui n'est pas toujours le cas.
4. Je ne vais pas m'en sortir à continuer à imbriquer des parenthèses et des tirets (j'ai failli appeler une note depuis une note), c'est une histoire à tiroirs, alors allons-y. Ce n'est pas l'objet principal de ce billet, mais j'ai ça sur le cœur (je ne voulais pas en parler mais je vais le faire quand même, vu que c'est un site où on peut trouver beaucoup d'informations si on sait quoi y trouver). Je fais deux billets pour le prix d'un : un écrit en gros et un autre dans le désordre et écrit en petit.
Les bases Architecture et Patrimoine, comme c'est expliqué sur la page d'accueil, regroupe :
* la base Mérimée (qui est assez connue sur Wikipédia, à tel point qu'il y a un modèle spécifique pour lier une fiche en particulier : {{Mérimée}} et un article) qui s'intéresse au patrimoine immobilier français ;
* la base Palissy (qui est connue amateurs de vieux gréments et autres locomotives à vapeur et qui a aussi un modèle consacré : {{Palissy}}) qui s'intéresse au patrimoine mobilier français ;
* la base Mémoire (modèle {{Mémoire}}), dont je parle plus haut ;
* la base Archidoc (pas de modèle), qui recence des cotes d'archives ;
* la base Vocabulaire (pas de modèle), qui se redécoupe en Thésaurus (comme son nom l'indique, ce sont des définitions
— ça peut servir), Auteurs (orfèvres et maîtres verriers — chacun son truc, après tout) et Sancti (sur l'iconographie chrétienne).
Toutes ces bases se recroisent, se recoupent et s'intersectent, on passe de l'une à l'autre sans s'en rendre compte, l'interface est la même (la couleur de fond change un peu), c'est toujours aussi facile d'y naviguer.
J'ai perdu personne, là ?
Maintenant, vous savez d'où et à quel prix je sors ces photos ridiculement petites et vieilles.
Je sais, je suis un geek assez particulier.
5. Surtout pour les courageux qui ont lu les notre de bas de page.
6. Je mets ici en vrac à peu près tout ce qui, je pense, ne vous intéresse pas, mais qui me fait plaisir de dire. Je me suis peut-être planté dans les appels de notes, comme ça je serai le seul à comprendre. Ou pour le dire autrement, la partie geek wikipédien est écrite en gros en haut, le ma geekerie perso est en bas et en petit.

samedi 11 juillet 2009

Personnalisons Wikipédia

Ce billet fait partie de la série “Personnalisons Wikipédia“.

Pendant que guillom promeut l'évolution de l'interface de Wikipédia vers quelque chose de plus facile à prendre en main, DarkoNeko donne une méthode pour pouvoir passer sa journée au boulot avec Wikipédia en plein écran sans se faire griller par le chef de service (tellement l'interface ne ressemble plus au truc d'origine). Chacun sa problématique, en somme.

Les bases



Puisque l'interface est prise en main par des gens compétents, on va s'occuper de l'infrastructure, du hardware, comme on dit en Franche-Comté. Et là, il faut en être conscient, c'est du n'importe quoi.


Devant une telle situation, on jette tout et on reprend avec le matériel de base. Aux grands mots les remèdes de chevaux, comme dit mon cousin Gaston.

Et on s'équipe de matériel de qualité. Les bons ouvriers ont de bons outils, comme dit l'autre. À commencer par des gros bouquins écrits tout petit sur du papier bien fin. On n'est pas là pour être des génies, mais pour compiler du savoir (ou une autre phrase du genre qui fait beaucoup d'effet en société).


Un ordinateur. Tout de suite, on se rend compte que ça ne marche pas. On va y remédier immédiatement avec un outil assez extraordinaire.

Une prise électrique. Je ne m'attarderai pas sur son fonctionnement qui est expliqué en détail ici. Tant qu'on y est, on peut brancher internet (voyez selon votre configuration ou appelez le numéro de téléphone qui coûte cher).

Passons à la partie personnalisable


Le café

Le café est nécessaire pour ne pas s'endormir en corrigeant les fautes d'orthographe.

Pour obtenir du café, il faut se munir d'une cafetière. Et la brancher (explications techniques plus haut sur cette page). Se référer au mode d'emploi pour le fonctionnement (voyez selon votre configuration ou appelez le numéro de téléphone qui coûte cher).

Téléphone

— Allo ?
— Oui, maman...
— Oui, c'est bon. J'ai tout ce qu'il faut.
— Si je le vois, je lui dirai.
— D'accord. Je te rappelle, je suis un peu occupé là...
— Oui, je suis au milieu d'un post, sur mon blog.
— C'est ça. À tout à l'heure.
Tisane


La tisane nous servira principalement à ne pas s'énerver sur les pages à supprimer et autres pages communautaires qui servent d'exutoire à tout ce que la neutralité de point de vue ne permet pas d'exprimer ailleurs.

Je conseille le tilleul et la fleur d'oranger.

Résultat



vendredi 10 juillet 2009

Photos truquées

Je viens de retomber sur une vieille requête de l'atelier graphique : "Pouvez-vous effacer la personne située à droite de la photo." Le but de la manœuvre : illustrer un article de Wikipédia (l'encyclopédie, vous savez...)


Tommie Smith avec un fan.Tommie Smith sans fan. Pas mal fichu, comme reprise d'image. Le bras droit s'est retrouvé collé en symétrie de l'autre côté, le personnage de droite a été remplacé par le décor de gauche en symétrique aussi, même le poster au mur a été retourné pour virer un coin de tête. C'est bien ajusté, on ne voit pas les coups de ciseaux.
Peter Lorre expliquant l'opération de chirurgie esthétique dans Arsenic et vieilles dentelles, en quelque sorte.

Ça fait illusion, c'est ce qui était demandé, tout le monde est content.

Moi, ça me rappelle des trucages photo cités en (contr)exemple dans mes manuels d'histoire, quand j'étais au lycée. À l'époque, il était de bon ton de se réjouir qu'on ne pratiquait pas ça chez nous :

Kliment Voroshilov, Vyacheslav Molotov, Stalin et Nikolai Yezhov.Kliment Voroshilov, Vyacheslav Molotov, Stalin sans Nikolai Yezhov.

On enlève les gens qui gênent, on falsifie les documents. Et à quelle fin ?
  • Staline avait ses raisons : contrôler l'histoire officielle, en effacer les rivaux potentiels, garder le pouvoir, etc.
  • Wikipédia ? J'ai beau chercher, je ne vois que "pour faire joli", et "on sait faire". Sont-ce des raisons valables ?
À force d'utiliser les techniques à disposition sans se demander si c'est nécessaire, on perd de la valeur informative.

La photo d'origine montre Tommie Smith qui rencontre un fan lors d'une expo en 2007. C'est d'une part ce qu'on a trouvé (c'est un import depuis Flickr) — ça aurait été plus intéressant d'avoir la photo où il est sur le podium des jeux olympiques de 1968, le poing ganté en l'air, tête baissée et les pieds nus —, d'autre part c'est un portrait qui raconte sa petite histoire : 40 ans après, c'est toujours un personnalité qui fait des dédicaces dans les expos, il a toujours des admirateurs, il a l'air d'un grand père sympa, etc.

La version modifiée montre la même chose dans les fans, sans montrer que sa popularité persiste sur 40 ans. On se rapproche de la photo d'identité des biographies du Petit Larousse. On a perdu le pourquoi de la photo.

Toute la procédure pour les images modifiées a été respectée sur Commons : c'est indiqué dans le nom du fichier, il y a le modèle qui va bien, c'est lié à l'image d'origine, etc. Mais sérieusement, qui va vérifier ces choses-là ? Qui sait seulement que ça existe ?

Fut un temps où une photo était un document, au sens où ce qui était dessus avait existé avec certitude (du fait du procédé physico-chimique). C'était un document, ce n'était pas objectif pour autant : on pouvait faire une mise en scène, le hors-champs et le cadrage avaient une influence certaine sur le message véhiculé. Mais ce qui était sur la pellicule avait été devant l'objectif. La difficulté technique du trucage le rendait en général visible.

Avec la photo numérique et les logiciels de retouche, avec un minimum de pratique, on peut faire des photos qui ont la même apparence de vérité mais sans aucune certitude quant à l'authenticité. Et il est tellement facile de scanner une vieille photo, la truquer et refaire un tirage papier que même les photos argentiques (et autres techniques physico-chimiques) ne sont plus fiables.

Pour faire vite, la photo est passée du statut de document à celui d'illustration. On a perdu une source documentaire, c'est un fait.

Doit-on refuser la falsification de documents, la tolérer, la cautionner, la pratiquer ?
Je me demande si une encyclopédie à la recherche de reconnaissance, qui se fixe des objectifs délirants en matière de références dans le texte (voir les critères des articles de qualité) peut s'autoriser une telle désinvolture vis-à-vis des images ?
On ne charcute pas une source textuelle au point de lui faire perdre son sens, pourquoi le fait-on aux images ?
Doit-on illustrer pour illustrer, ou soutenir un discours avec des documents ?

Et il n'y a pas qu'à propos des projets WikiMedia que je me pose ces questions.

jeudi 9 juillet 2009

Troll

troll sous IP
— Qu'est-ce que tu fais avec ta pancarte ridicule ?
— Tais-toi, je trolle sous IP.

mercredi 8 juillet 2009

J'avais pris des photos, sans penser à mal.

Ça arrive, des fois. On prend des photos pour prendre des photos. On ne réfléchit pas plus loin que ça : on envie les conférenciers qui ont des super photos sur les sujets les plus pointus (par exemple le type qui te fait une conférence de 4 heures sur la maçonnerie et qui a la photo de tous les outils d'un tailleur de pierre, alors que le tailleur de pierre, dans la vraie vie, il faut déjà l'attraper — bon, d'accord, tout le monde ne suit pas les mêmes conférences).

On m'avait proposé de visiter en avril dernier une tuilerie en Sologne, le genre de tuilerie Solognote qui réussit à vendre des briques en Belgique (c'est pas peu dire, quand on sait qu'on fait venir les maçons de Belgique pour poser de la brique en France), et j'avais mon appareil photo (je repensais à l'autre et ses photos d'outils bien alignés et rangés par taille).

Ce genre de visite est en général à mi-chemin entre l'opération commerciale et le fétichisme forcené de la vieille pierre, le tuilier fait visiter son truc un weekend en espérant qu'on lui commandera des briques (faut bien vivre), et moi, je visitais ça en me disant que les vieux savoirs faire, les arts et traditions populaires, etc. (on se donne les frissons qu'on peut).

Donc, comme tout le monde, j'ai mitraillé des tas de terre informes, j'ai regardé dans des séchoirs pas éclairés (qui aurait l'idée de faire du tourisme dans un séchoir à briques ?), j'ai touché des tuiles (moment d'émotion), j'ai vérifié qu'il fait bien noir dans un four (preuve).

Une fois rentré chez moi, j'ai enlevé mes chaussures et j'ai déchargé mes photos directement (bon, d'accord, j'ai fait un tri d'abord) sur Commons, j'ai créé la catégorie idoine, l'ai lié une photo sur le Wiktionnaire et deux dans Wikipédia (il faut toujours se donner l'impression d'avoir été utile) et je suis retourné dans la vraie vie, faire des trucs et des machins.

J'avais complètement oublié cette histoire, quand l'autre jour, par désœuvrement, sans doute, je regardais les pages liées à une image de la série. Et j'ai vu qu'un nouvel article avait poussé tout seul sur Wikipédia le 1er juillet, un article sur cette tuilerie, justement.

Bien sûr, c'est pas très abouti, pour un article d'une encyclopédie, c'est un peu à la limite entre une liste à puces et une fiche de lecture de site promotionnel, c'est peut être un rien incompréhensible, aussi. Mais ça fait bien plaisir de voir que mes photos de tuilerie ont fait des heureux.

Les conférenciers tout fiers de leurs photos de mecs qui font des briques n'ont qu'à bien se tenir — ça m'étonnerait qu'ils aient la ressource de trouver les miennes.

mardi 7 juillet 2009

L'incontournable

J'ai jamais été fan.

Mais là, il est partout. Toute la semaine partout.
Hier ici, aujourd'hui , j'en oublie sans doute, je n'ai pas regardé en détail ça, mais il y a eu du trafic.
Même France Culture fait un direct. Je suis cerné.

À croire que le monde s'est arrêté de tourner parce qu'un chanteur est mort. Merde, un chanteur !

Je déconnecte tout, appelez-moi quand c'est fini, quand on pourra vivre une vie normale.

Edit : J'avais oublié le plus joli.

Légende(s)

Je suis tombé un peu par hasard sur cet article de Wikipédia (il est lié depuis la page d'accueil). Soyons francs, je l'ai lu en diagonale (j'ai regardé les photos). Mais il faut impérativement que je vous raconte ça :

Toujours le même mec, qui fait toujours la même chose.
« Roger Federer à l'Open d'Australie 2009 »
« Roger Federer au tournoi de Cincinnati en 2005. »
« Roger Federer au tournoi de l'US Open en 2002. »
« Roger Federer au Masters de Cincinnati 2007. »
« Roger Federer aux Jeux olympiques d'été de 2008. »
« Roger Federer au Masters de Cincinnati 2008. »
« Roger Federer à Roland-Garros 2009 »
« Roger Federer à Wimbledon 2009. »
« Roger Federer à l'US Open 2007 »
« Roger Federer à l'US Open en 2008 »
« Roger Federer au service. »
« Coup droit à l'US Open en 2006. »
« Revers à Roland Garros 2009. »
« Roger Federer effectuant une volée de revers au Masters de Monte-Carlo 2007 »
« Roger Federer renvoyant la balle. »
« Roger Federer aux Masters de 2008. »
« Roger Federer au Masters du Canada 2008. »
« Roger Federer au Masters du Canada 2008 avec son « sparring-partner » Peter Polansky. »
« Rafael Nadal et Roger Federer au Tournoi de Wimbledon 2006 »
« Roger Federer au Masters de Cincinnati 2008. »
« Timbre suisse (2007) »
« Roger Federer embrassant le trophée lors de sa victoire à l'US Open 2007 »
« Roger Federer à Roland-Garros 2009 »

On va me dire que je ne comprends rien, mais ça apporte quoi à un article d'une encyclopédie d'avoir 23 photos du même bonhomme qui regarde un coup à droite et un coup à gauche ?

lundi 6 juillet 2009

J'ai ouvert un livre...

Hier soir, j'ai ouvert un livre. Dedans il y avait une photo d'un pont en ruines...

Cette photo m'a rappelé un truc, donc j'ai lu la légende, j'ai recherché sur Wikipédia (faut pas déconner, non plus, j'ai des livres, mais je lis Wikipédia), j'ai retrouvé l'article qui parle dudit pont. Et j'ai lu.

Bon, il y a le nom, la date de construction (Ier siècle), on sait que c'est dans l'ancienne province du Languedoc (tiens, étrange, c'est complètement anachronique, passons), on voit sur quel cours d'eau c'est, il y a deux lignes de description, trois lignes d'historique avec des sources (ça commence quand le pont s'effondre), et on sait que c'est près de l'autoroute (ça, c'est vital).
La rubrique "Articles connexes" est bien poilante : pont romain et liste, d'accord, pas de problème. Et là, le lien qui tue : Liste des ponts médiévaux de France (un pont construit au Ier siècle et détruit au XIIIe).

En fouillant un peu, la coquille semble venir de la version anglaise de la liste, quant à savoir ce qu'un pont romain vient faire au Moyen Âge (même en anglais). Bref, je corrige tout ce qu'il y a à corriger. Comme j'avais encore le bouquin ouvert, j'en profite pour ajouter le contenu de la légende (sous la photo) dans l'article de Wikipédia. Ça fait toujours sérieux, de citer un bouquin avec le numéro de page.
En fait, j'avais déjà vu ce pont en bricolant la liste des monuments historiques de 1840, il y a quelques mois... en gros, la ruine au milieu de l'eau, qu'on avait listé médiévale malgré sa datation figure sur la toute première liste des monuments historiques du monde (en pratique, elle coûte du fric au contribuable français depuis 170 ans, ce qui lui vaut d'être flambant neuve, sans pour autant avoir la moindre utilité).

Tout content d'avoir viré des erreurs et ajouté du contenu de qualité, utile (je vous laisse voir l'historique), avec des sources diverses, sérieuses, etc., je relis mon œuvre, satisfait. Et je me demande où est ce fichu tas de cailloux. À un kilomètre de l'autoroute, bon.

Et c'est à ce moment que je réalise qu'un pont, c'est en général entre deux rives, et que les cours d'eau (quand on n'a pas une montagne sous la main), c'est pratique pour délimiter des communes, et pourquoi pas des départements...

Donc je me mets à chercher toutes les catégories susceptibles d'aller dans cet article. Il y avait déjà les trois (en l'occurrence quatre) catégories des monuments historiques (par période, par département et par niveau de protection). Il faut rajouter les catégories des ponts (par période, par matériau, par type, par département, par cours d'eau), plus la croustillante catégorie pont effondré (je ne connaissais pas).

Bref, si on résume, un tas de cailloux au milieu d'une rivière qui ne sert à rien depuis 710 ans, ça vaut déjà onze catégories sur Wikipédia.

Il faut vraiment que j'arrête de lire, ça me fait mal à la tête. Il m'a fallu la soirée pour lire 55 mots.

L'eau est froide ?

Bon, allez, je me lance !

Je mets un orteil dans l'eau, je raconte ma vie de wikipédien/commonsien : je vais faire comme tout le monde, reprendre les idées qui tournent en rond sur les blogs dédiés à Wikipédia sans apporter d'idées franchement neuves (simplement parce que je n'en ai pas, des idées), je vais commenter à l'infini les discussions oiseuses reprises déjà par les bloggueurs plus en verve que moi (ceux qui s'appellent "cher confrère" et qui se citent les uns-les autres à grand renfort de liens), je vais admirer frénétiquement ceux qui arrivent à dire des trucs du genre "cette réflexion que j'avais déjà développée dans quelques billets précédents" (avec liens à l'appui)...

L'eau a l'air froide. Soyons sérieux, aussi. On verra bien si ma prose intéresse du monde, je vais surtout essayer de raconter ici mes moments de satisfaction sur Wikipédia (sur Commons aussi), pourquoi pas. Et mes énervements...

Il y a du vent, je serais sûrement mieux dans l'eau jusqu'au cou. Ma serviette est plus haut sur la plage, sous le parasol, coincée sous crème solaire. Dès que je vois un requin, je sors en courant, je me mets du sable entre les doigts de pied, je hurle, j'éclabousse, j'en fiche partout et je vais me planquer dans la glacière.

C'est parti, je suis dans l'eau...

On est dimanche, il est presque 2 heures du mat. Jusque là, tout va bien.