mardi 31 décembre 2013

in extremis

Pendant que tout le monde avait le nez dans la grande bouffe et les petits cadeaux, j'ai regardé le calendrier : 31 décembre 2013…

31 décembre 13…

Amis nerds, ne cherchez pas, c'est pas un palindrome, c'est autre chose.

Le 31 décembre 1913 (il y a cent ans jour pour jour, donc) était promulguée la loi dite loi de 1913 sur les monuments historiques. Le législateur, dans sa grande sagesse, lui a donné un titre qui, à défaut d'être poétique, est assez descriptif.

J'étais certain qu'on avait le texte de ladite loi quelque part sur Wikisource, donc par curiosité calendaire, je suis allé la rechercher, histoire de la relire.

Quelle ne fut pas ma déception quand je ne l'ai pas trouvée ! J'ai cherché, recherché, fouillé, recommencé… rien.
Elle est bien mentionnée sur Wikipédia, dans l'article [[Monument historique (France)]], il y a même un joli scan de la première page (dans ma grande bonté, je le mets ici) du texte conservé aux archives nationales.

J'ai un peu cherché (un peu, ça veut dire que j'ai laissé tomber avant de trouver), puis je me suis dit qu'il fallait demander aux archives un scan complet, j'ai même commencé à écrire un mail, et puis je me suis souvenu que je connais des gens qui, quand ils cherchent un peu, trouvent. Il s'avère que Gallica a, dans ses immenses collections de scans, le Journal officiel de la République française dans lequel la sus-nommée loi a été publiée (merci Pyb, toi qui ne lâches pas l'affaire en page 3 de google). Donc j'ai arrêté d'écrire mon mail, et on s'est mis au travail sur Wikisource.

Et on a réussi à transcrire la loi en entier assez tôt pour ne pas rater complètement le centenaire (on a raté le matin et l'après-midi, mais on a le soir, et c'est une victoire) :

Pour mémoire, le projet monuments historiques existe sur Wikipédia, sur Commons et aussi sur Wikisource (et j'ai comme l'impression que personne ne le savait).
Sur ce, bonne lecture et bonne année.

dimanche 8 septembre 2013

Introduction à Wikidata

J'ai dit il y a quelques temps qu'il fallait que je me décide à expliquer ce que je savais sur Wikidata, mais que j'avais la flemme.
Ça aurait pu en rester là (d'ailleurs c'était parti pour en rester là), et puis Sylvain m'a demandé entre deux bières de faire une présentation pour une formation. Il était tard, j'avais de la bière dans le gosier, j'ai pas dit non…

Donc, j'ai passé une bonne semaine à me gratter l'arrière du crâne en me demandant comment faire le tour d'un truc aussi énorme que Wikidata, qui évolue en permanence comme Wikidata évolue, et que je ne connais que pour y avoir passé du temps (ce que je sais de la théorie des bases de données et du web sémantique, je l'ai lu sur Wikipédia, c'est dire…).
Puis j'ai passé une grosse journée à rassembler des captures d'écran pour expliquer ceci ou cela et à faire des dias avec des boulettes, des points, des flèches et tout un tas de trucs absolument (pas) passionnants.

Bref, une trentaine de slides (un peu denses) qui montrent ce qu'on a à savoir pour contribuer à Wikidata par l'interface web.
2013-09 Introduction à Wikidata
Bref, vous pouvez potasser ça, j'ai mis plein de liens vers les pages d'aide, vers des exemples, j'ai essayé de faire ça comme dans l'esprit des tutoriels que je fais ici de temps en temps (les bon mots sont prévus pour être essentiellement à l'oral, en fonction du degré d'endormissement de l'audience — si ça roupille complètement, sauter 3 diapos, ça va nettement plus vite).

Les dias peuvent être réutilisées telles quelles, ou elles peuvent servir d'inspiration à ceux qui veulent faire les leurs.
Vu que Wikidata est en cours de développement, que les fonctions arrivent quand elles sont prêtes, j'ai mis en gris les trucs/fonctions/développements/etc. prévus dont j'ai entendu parler (en espérant que la présentation pourra servir pendant un peu plus d'une semaine).

jeudi 15 août 2013

Une petite retouche photo en passant.

Aujourd'hui, une note rapide, pour se délasser de la musique de cow-boys de la dernière fois.


Aujourd'hui (bon, ok, j'ai commencé hier), je remplis comme un œuf les trucs (je trouve pas le mot, et je ne vois pas l'intérêt de chercher) des tableaux de Delacroix (il est mort il y a 150 ans et 2 jours, bon anniversaire !) sur Wikidata.
C'est amusant, ça se fait ligne par ligne, on peut écouter la radio en même temps, il faudrait sans doute que j'en parle plus en détail (de Wikidata), mais j'ai la flemme. Aujourd'hui, c'est férié et je m'amuse.

Bref.

La première étape, c'est de chercher toutes les entrées qui parlent des tableaux de Delacroix.
Je passe par les catégories (celle-là, et les interwikis, on fait des trouvailles dans les versions non francophones de Wikipedia), puis le les tague comme tableau de Delacroix.
Quand j'estime avoir trouvé tout ce qui est trouvable, je repasse et je remplis avec des tas de trucs passionnants (c'est comme ça que j'ai remarqué qu'il y a des coussins dans les Femmes d'Alger et la Mort de Sardanapale, ou qu'il y a des cadavres à la Bataille de Nancy)

Justement, à propos de la Bataille de Nancy, l'article était illustré par cette photo :
La Bataille de Nancy de Delacroix, photo: Baronnet
C'est super, on a une photo où on peut voir de quoi il s'agit. C'est un peu la photo sortie directement de l'appareil photo (dans un livre, ça ferait carrément cheap), mais ça peut s'arranger.
En cinq minutes, et en suivant plus ou moins mes propres tutoriels (d'abord celui-ci pour la distortion, puis celui-là pour les niveaux), j'obtiens ça :
On peut critiquer autant qu'on veut, c'est peut-être pas la photo du siècle, c'est un peu cotonneux, on n'a pas trop de détails, on ne peut pas l'imprimer dans le format d'origine (tu parles, le tableau fait 3,50 m de large…), etc.
Mais :
  • on a une photo, on voit de quoi on parle,
  • elle fait propre en vignette,
… bref, on n'est pas plus amateurs qu'un bouquin avec des illustrations in texte.

Tout ça pour dire : faites des photos de trucs, retouchez vos photos, c'est pas si compliqué et il y a une vraie plus-value.

Pour mémoire, les tutoriels que j'avais fait il y a quelque temps sont toujours valables, et ils sont ici.

mercredi 7 août 2013

Musique !

On rigole, on envoie des liens rouges à en se disant que quelqu'un aura le courage…
En fait, quand on pense à un truc, ça ne passionne pas souvent les autres. Et si on ne le fait pas, personne ne le fera1

Mais commençons par le commencement.
J'étais tombé sur la catégorie des bluegrass old timers sur Commons, et je me suis poilé pendant un moment à écouter du yodle, du fiddle, des polyphonies approximatives et de la guitare hawaïenne (on a les trips qu'on peut, certes), quand soudain (le côté soudain de la chose est tout relatif) je me suis arrêté sur Old MacDonald…
Je vous laisse écouter.
Outre l'aspect animalier, fort sympathique au demeurant, c'est le fait qu'il y avait un article sur la chanson sur Wikipedia en anglais. Donc, j'ai envoyé le lien à @Ideedarticles et je suis passé à autre chose.
Et quelques jours plus tard, je suis repassé par là, et ça m'a pris. J'ai donc traduit à la grosse l'article2.
Il y a la partition sur une image (en pdf ?_?) en 150 pixels de large, autant dire que ça peut à la limite servir d'alibi pour dire qu'on sait qu'il y a une musique à la chanson, mais guère plus.
C'est à ce moment précis que je me suis souvenu de ce vieux serpent de mer dont tout le monde s'est désintéressé au fil des années, l'extension score, qui avait fini par aboutir (mais c'était tellement merdique que tout le monde a mis son mouchoir dessus et a fait comme si ça n'existait pas3). Mais bon, maintenant on l'a, ça bugue comme un canard, ça marche quand ça a le temps, mais on l'a. Ça tourne avec une version du logiciel qui date de 3 ans, ça ne reconnaît pas la moitié du format, mais on l'a.
Arrêtez de vous plaindre.
Et ça permet de coder dans les articles des partitions (en dur, comme des sagouins) qui peuvent faire du bruit. Pour l'aspect farce, je dis pas, mais ça peut servir à ceux qui ont autre chose à faire que d'apprendre le solfège pour se faire une idée de la musique. Ça peut servir.

À ce moment de l'histoire, il faut que je vous explique que j'ai quatre tordus qui me racontent des trucs hilarants par-dessus l'épaule tandis que j'essaye de finir ce présent billet, et que c'est pas facile du tout d'avoir un minimum de suite dans les idées pour aller jusqu'au bout. En plus, ils me tannent pour que je fasse des notes de bas de page 4 !

J'ai donc essayé, étant bien entendu que j'ai tout au fond de moi l'âme d'un warrior qui s'ignore, tout près d'un intestin grêle, de coder en dur de la musique dans la fenêtre d'édition. J'ai essayé. Ça n'a pas trop marché.
D'abord, la notice de l'extension, où naïvement je m'attendais à trouver un début de doc, parle confusément de deux langages de codage dont quelqu'un qui s'y connaît (voir une note en bas de page, je sais plus laquelle) m'a dit que l'un d'eux est déprécié (même si c'est le plus récemment implémenté).
Ouh la la… C'est, à l'image de la doc, pas clair du tout.
Pour faire simple. L'extension s'appelait à l'origine LilyPond, du nom de LilyPond (allez lire, je vais pas répéter ce que je n'ai pas lu), puis il a fallu relire et corriger l'extension, et ça a saoulé tout le monde. C'est tombé aux oubliettes jusqu'à ce qu'une bonne âme reprenne le truc et ajoute le support pour la notation ABC (c'est elle qui est désuète5), du coup on a renommé l'extension en score (comme partition en anglais), et puis l'extension a été relue (je ne sais pas comment) et elle est sortie.

Donc, au début, je ne savais pas qu'il y avait une différence entre les deux (entre LilyPond et ABC, s'entend), j'ai essayé comme j'ai pu, ça n'a pas marché. Puis on m'a conseillé l'éditeur de trucs en LilyPond qui s'appelle Frescobaldi, qui n'est (pour l'avoir essayé) pas pratique du tout : il faut commencer par installer à la main LilyPond (sinon ça marche pas), puis on écrit dans un notepad, et il faut cliquer pour rafraîchir l'aperçu6, mais on a un truc qui joue la partition en midi7.
Et puis bon, j'ai ça, je fais avec. Je suis un warrior.

Naturellement le fichier bien organisé que ça fait n'est pas lu par l'extension score, du coup j'ai créé cette catégorie passionnante des trucs qui marchent pas même si on vous a dit qu'ils marchent, si on veut que ça marche en vrai, il faut aller à la hache dans le code LilyPond, virer tout un tas de trucs qui ne marchent pas du tout, et puis il reste ce qu'il reste (vous n'aurez pas la grille harmonique qui joue des accords en même temps que la mélodie, vous n'aurez pas d'indication de tempo, pas d'accompagnement, etc.8).

Arrivés à ce point, quand on sait ce qu'on sait, qu'on est qui on est et qu'on entend un piano synthétique, on se dit qu'il faut en mettre partout. On a quand même quelques articles (même si on pourrait en avoir tellement plus) sur des vieilles chansons. Donc fier de ma méthode qui marche à moitié pour faire marcher cette extension qui ne marche pas, j'ai continué avec Auprès de ma blonde, puis À la claire fontaine, et Chevaliers de la table ronde9.
On doit pouvoir faire les chansons révolutionnaires, genre la Marseillaise (on a déjà le texte de tous les couplets dans plus ou moins toutes les versions officielles, pourquoi pas une version de la musique aussi ? Ou le Chant du Départ (que je préfère nettement à la précédente), dont les paroles ont été écrites par Marie-Joseph Chénier (le frère du poète geignard et décapité), dont Gallica a une version de 1794 (mon regard se tourne irrésistiblement vers wikisource… où la situation est encore pire que sur Wikipédia : en pratique, l'édition des partition est impossible, même si l'extension est installée), etc.

Bref, si ça vous inspire, faites-vous plaisir.

Il y a une doc complète (pour ce que j'ai pu en juger) et en français sur le site de LilyPond, malheureusement dès que j'ai commencé à parler de ça sur twitter, le site est tombé en rade avec un joli message « Site currently down due to high traffic » (je veux bien croire que tout le monde s'intéresse à ce que j'ai à dire, mais je ne savais pas que j'avais l'envergure d'un tombeur de sites internet… la malchance sans doute).
Sinon, il y a un wikibook qui s'appelle Introduction à LilyPond, qui répond à pas mal de questions, sans être aussi exhaustif.

Notes10
  1. Sauf si on l'attache à une chaise jusqu'à 18 heures et qu'on le fait pointer.
  2. C'est tombé dans les 3 jours où je me mettais à l'éditeur visuel, donc je me suis amusé à faire ça à l'éditeur visuel, question de mode.
  3. Même les développeurs, c'est dire !
  4. Ils sont fous, ces tordus.
  5. D'après ce qu'on m'a dit. Je ne vais pas faire semblant : il y a deux jours, j'ignorais encore que tout ça existait. Je fais de mon mieux, mais si vous voulez des infos waterproof, allez voir ailleurs.
  6. Ça ne vous rappelle rien ?
  7. Le son est atroce, mais bon, c'est un peu comme les choses de synthèse vocale.
  8. Ça ne doit pas être dans le scope des devs de l'extension, ou un truc du genre.
  9. Quand même.
  10. Il faut ce qu'il faut.

jeudi 11 juillet 2013

Pigeon

Dans un certain milieu, je me suis fait une réputation de faire des photos de pigeons crevés. Ça m'est certes arrivé à l'occasion, mais la réputation est très surfaite (bref, c'est pas la peine de m'envoyer une photo à chaque fois que vous croisez un pigeon baignant dans ses viscères ; certes, j'aime bien qu'on pense à moi mais il y a une limite à tout).
Juste pour le plaisir des yeux, un pigeon crevé, pendu par les pieds.
Et puis il y a des gens qui sont encore plus frappés que moi, niveau pigeon.
Tiens, par exemple, sur Commons il y a quelqu'un qui s'appelle PigeonIP. Vraisemblablement, c'est pas un pigeon sous IP (quoique, allez savoir, avec toute la technologie, il a peut-être un port USB derrière la tête… je ne sais pas, on ne s'est jamais parlé), mais il fait un superbe boulot de catégorisation des photos de pigeons (comment aviez-vous deviné ?).

Personnellement, j'aime bien faire des photos d'un peu n'importe quoi (des agrafeuses, des portes, des cafetières…) et pourquoi pas des trucs dont je sais qu'il y a matière à en parler. Soyons réalistes, en général je garde ça pour les soirées arrosées, ça fait des sujets de conversation étranges entre gens qui ne peuvent pas aligner deux phrases (en fait, j'aimerais bien me rencontrer, pour savoir si c'est vraiment si rigolo que ça, des gens qui se fâchent sur la cuisson des briques avec les yeux qui se croisent). Et de temps en temps, quand j'ai assez de photos, j'écris un article sur mes sujets à la noix.
Par exemple, j'ai fait un truc sur les fissuromètres en revenant de Chartres. On avait fait une virée à quelques uns, on était entrés en meute dans le truc, et tout le monde a levé le nez et fait une photo de tous les vitraux (ça fait au moins une demi-douzaine de photos pour chaque vitrail). Comme j'avais un torticolis, j'ai regardé le mur : tout lézardé, du coup, j'ai pris ça en photo. Au retour, j'ai trouvé mes photos assez moches, donc j'ai écrit un article pour les mettre quelque part.

Pour en revenir au pigeons, hier je me suis souvenu que j'avais déjà fait des photos ridicules de machins anti-pigeons, que PigeonIP avait catégorisées (j'adore ce pseudo). Coup de bol, derrière la catégorie de Commons, il y avait un article sur Wikipedia en anglais, en allemand et en hébreu. Coup de bol pour moi, je lis vaguement l'anglais. Je me suis donc inspiré de leur article (pourquoi réinventer l'eau tiède ?) pour en écrire un en français.
Tout en l'écrivant, je cherchais sur Commons des photos pour l'illustrer (ça, c'est la version littéraire de la chose, en pratique je cherchais sur les photos des trucs malins à dire). Et je suis tombé sur trois photos de la même statue, prises sur une période de 6 ans par trois photographes différents, et qui mises ensemble, illustrent à peu près toute l'histoire :
  • Thbz, janvier 2006, la statue vêtue de fientes : Ouhouhou ! C'est saaaaale !
  • Harmonia Amanda, mars 2007, la même statues, avec un pigeon sur la tête : ah mais oui mais c'est bien sûr, ça venait de là…
  • Jebulon, juillet 2012, la statue toute propre, avec un filet et des piques : C'est comme ça qu'il faut faire (les piques, c'est cool, mais c'est pas partout adapté, par contre avec la bonne combinaison, c'est bien).
En sauvegardant l'article, J'ai eu ce sentiment d'être sur un sujet fabuleux où on fait des photos sans avoir idée de à quoi elles peuvent servir, et où parfois (il faut savoir comment chercher) on trouve des éléments tout à fait adaptés pour un article imprévu.

Bon, avec tout ça, j'ai perdu un sujet de conversation, moi…

Si vous vous demandez dans quels cas les piques ne sont pas adaptées, voilà :
Les poils pubiens anti-pigeons
… à éviter.
Pigeon […] tu es vraiment le plus agile.

mercredi 6 mars 2013

Physique amusante

Des fois, on sait des trucs depuis des années, on ne sait pas bien ce qu'on pourrait en faire, mais on ne les oublie pas.
Et quand je parle de trucs, je pense aux trucs du genre faire la différence entre un œuf frais et un œuf dur (en admettant qu'on ait intentionnellement rangé les premiers au milieu des seconds et qu'on soit prévenus de la blague, ce qui, tous comptes faits, est assez peu probable si on y réfléchit un tout petit peu). Depuis que je suis gamin, je sais faire ça et je n'en ai jamais eu besoin, à tel point que j'avais oublié que je le savais.

Toujours est-il que j'étais tombé sur la rotation de l'œuf dur sur Wikipédia il y a quelques temps (je ne sais plus qui a mis le lien sur twitter), et que ça m'a fait remonter mes vieux souvenirs de mettre un œuf frais au milieu des œufs durs… Mais plutôt que de gaspiller le plateau d'œufs de mes potes, je me suis dit que je pouvais essayer (toutes choses étant égales par ailleurs) de faire de mon savoir incongru un usage tant soit peu productif.
Donc j'ai attrapé mon appareil photo (qui n'a pas de petit nom, mais qui sait faire des vidéos), j'ai acheté un plateau d'œuf, j'ai monopolisé le mini-studio photo de Wikimédia France, et entre deux photos de cintre à falzar fabriqué au Bangladesh, j'ai fait cuire un œuf dur.
Puisque j'en parle, voila.
Et puis, quand il a bien refroidi, je l'ai mis dans le studio, avec la ferme intention de faire un truc cool à moindre effort.

Et c'est là que tout est parti en sucette.

Figurez-vous qu'un œuf, c'est suprêmement crétin : ça ne tient pas en place, ça sort tout le temps du champs, ça se cogne dès que ça peut, et ça ne veut pas tourner comme il faut.
Je sais, j'ai essayé.
J'étais parti en me disant que je temps de tout sortir, de tout préparer, de filmer et de ranger, ça serait plié en un quart d'heure grand maximum… et bien j'ai passé plus d'une heure à regarder un œuf de faire la malle de toutes les façons possibles et inimaginables.
C'est têtu, un œuf.
Mais j'ai la tête plus dure encore. Et je me suis arrêté quand l'œuf s'est suicidé dans un coin du studio, en se fracassant la coquille.
Finalement, j'ai réussi à tirer de ma centaine d'essais à peu près ce que j'en attendais.

Et voila le travail !

Edit : On me fait remarquer qu'à la fin de l'histoire on ne sait toujours pas quel œuf il faut manger. J'ai donc fait une version avec la légende directement dans la vidéo (c'est en français, j'hésite à faire d'autres versions linguistiques par peur de la faute de traduction, donc si vous voulez une version en tamoul, donnez-moi le texte à copier-coller).

Et voila le travail ! (bis)

vendredi 1 février 2013

Synthèse vocale

J'ai eu envie de dessiner un bonhomme. Ça peut arriver à tout le monde, d'avoir envie de dessiner un bonhomme. Et j'ai réalisé que je n'avais jamais étudié l'anatomie. Donc, logiquement, j'ai regardé dans ma bibliothèque. Il y a des années, j'avais acheté un reprint du Traité d'anatomie artistique de Paul Richer, qui m'avait fait rigoler, avec ses dessins d'hercules de foire à moustaches en guidon de vélo (la mode des moustaches en guidons de vélo a un peu passé, certes, mais l'anatomie n'a pas franchement changé depuis 1890, et puis j'avais le choix entre ça et comment dessiner les superhéros ou comment dessiner les mangas), j'avais montré le type avec ses biscotos et sa moustache à tous mes potes, et on avait bien rigolé, puis j'ai mis le bouquin dans l'étagère. Donc, là, je suis allé chercher le bouquin, j'ai enlevé la poussière, et je l'ai feuilleté, pour voir ce qu'il y avait dedans… du texte, des tartines de texte, des montagnes de texte, et à la fin, les dessins du moustachu. Et j'ai réalisé que je ne lirai jamais tout ce texte.
Donc je me suis assis et j'ai réfléchi.

Et soudain, j'ai su : le seul moyen (que je connaisse) de lire tous les mots de cette chiée de texte, c'est de mettre le bouquin sur Wikisource. C'est certes complètement ridicule, peut-être aussi une mauvaise raison, mais ça ne fait de mal à personne, le bouquin sera disponible pour qui voudra après et je pourrai dire que je l'ai lu (pas forcément tout compris, mais tout lu).
Donc j'ai cherché un scan du livre, j'ai remarquablement échoué à en faire un djvu, j'ai fait faire le boulot par quelqu'un qui sait faire (c'est assez efficace comme méthode, quand on y réfléchit), et j'ai commencé à corriger l'OCR en partant du début…
Je mets ici des points de suspension parce que ça prend du temps.

Première constatation, ce n'est pas vraiment un texte palpitant. C'est rempli de phrases à rallonges, avec des tas de virgules, de points-virgules, de mots plus ou moins aléatoirement en italique, il y a même des tirets cadratins. Et il n'y a pas forcément de verbe dans les phrases. Du coup, je me suis retrouvé à relire des paragraphes 5 ou 6 fois avant de comprendre ce que l'auteur avait voulu dire.
Seconde constatation, l'OCR n'a jamais entendu parler d'italique. Du coup, il faut un peu d'imagination pour retrouver que « le6’ arclbrln&x inférieures de ctuocL’rose lelHore » veut en fait dire : « fibres arciformes inférieures de l’aponévrose fémorale » en italique.
Toujours est-il que je suis arrivé au bout du bouquin, à faire le gros de la mise en forme, et à remplacer les trucs bizarres par des mots qui existent.
J'étais content, je me disais que j'avais fini le boulot, et j'ai essayé de lire le début. C'est là que j'ai réalisé que les mots qui existent ne sont pas forcément les bons, et que malgré toute la peine que je m'étais donné, il restait plein de trucs à corriger.
Le seul problème, c'est que je ne voyais pas les coquilles.

À ce niveau-là, il faut changer de support, pour lire le truc avec des yeux neufs et repérer les erreurs, c'est là qu'il faudrait imprimer et corriger sur papier. Sérieusement, j'ai déjà le bouquin, j'ai fait tout ça pour ne pas le lire sur papier, ce n'est pas pour l'imprimer avec des fautes (d'autant que ça commence à faire un paquet de pages à imprimer).

Et je me suis souvenu que j'avais un chose de synthèse vocale installé quelque part sur mon ordinateur, et que ça serait peut-être une bonne idée de faire une relecture à la synthèse vocale, avec l'OCR dans l'oreille et les yeux sur le scan.
L'avantage de la synthèse vocale, c'est que ça lit impitoyablement le texte, aussi bizarre soit-il, et qu'on repère assez bien un mot à la place d'un autre. Ça fait aussi une espèce d'intonation et ça fait des pauses pour les virgules, on peut même corriger la ponctuation.
Ça ne voit pas les fautes d'orthographe, bien sûr, mais on a tous un correcteur orthographique pour ça.

Je sais bien que je n'ai pas inventé l'eau tiède, mais je n'ai pensé à relire à la synthèse vocale que récemment, et en en parlant autour de moi, j'ai réalisé que tout le monde n'y a pas forcément pensé. Donc voila, amusez-vous bien à faire parler vos ordinateurs avec leur voix insupportable pour relire vos textes.

D'un point de vue pratique, il y a des tas de logiciels de synthèse vocale, des gratuits, des payants, des bons, des moins bons, des vieux et des nouveaux et que sais-je encore… Ça se trouve en cherchant un peu avec un moteur de recherche.
La chose importante à savoir, c'est que l'informatique étant anglophone d'une manière générale, les trucs savent lire l'anglais. Pour leur faire lire du français, il faut leur mettre une voix en français (je ne refais pas mes recherches, mais si je me souviens bien, il en existe, mais le choix est plus restreint).

Et tant que j'en suis à parler de ça, si vous voulez écouter vos articles de Wikipédia, il existe Pediaphon qui fait ça en anglais, allemand, français, espagnol et polonais.

Et je vous laisse, il me reste encore 250 pages à écouter.

lundi 28 janvier 2013

Commonist, tu feras ce que je veux.

C'est pas très amusant, quand on importe des photos en masse sur Commons de mettre tous les bandeaux qui vont bien sans trop se fatiguer sur toutes les pages de descriptions.
Personnellement, j'utilise commonist, qui a ça pour lui qu'on peut décrire les photos en deux parties : une première partie à gauche qui va se retrouver dans toutes les photos importées (pratique quand on importe une série) et une seconde partie à droite qui est spécifique à chaque photo (pratique si on veut détailler les choses).
Ça sera plus simple avec une photo :
Et ça marche pareil avec les catégories : à gauche les catégories pour l'ensemble du lot et à droite les catégories spécifiques à chaque photo.
Ça marche bien, c'est cool.

Ça marche bien, jusqu'au jour où on veut ajouter un bandeau, le genre de bandeau qu'il faut mettre quand on utilise le matériel de (au hasard) Wikimédia France. Parce que pour ça, il n'y a pas de case prévue.
On peut toujours le mettre en vrac un peu n'importe où, c'est sûr, ça se retrouvera quelque part sur la page de description.
Pour que ça ne fasse pas trop moche, on peut le mettre dans la case "coordonnées", à droite, ça se retrouvera proprement en-dessous du modèle {{Information}}. Mais quand on importe beaucoup de fichiers d'un coup, il y a le risque de rater une case. Après, il faut tout vérifier, c'est pas rigolo, ça prend du temps…

Ce soir, j'ai pris un coup de sang là-dessus, et je suis allé voir sous le capot ce que je voyais.
Il s'avère qu'il y a quelques fichiers texte dont le bricolage est à ma portée — quelqu'un m'a dit un jour que n'importe qui pouvait ajouter des fonctions aux logiciels libres, c'est faux : seuls les types qui savent faire peuvent le faire, c'est-à-dire pas moi (et c'est le truc qui m'intéresse, sinon j'en suis réduit à attendre qu'un type qui sait faire, et qui veuille bien faire, et qui ait le temps de faire… donc rien ne se passe).
D'abord, il faut avoir installé commonist (lire le fucking manuel), sinon ça marche pas.
Ensuite, ça se passe dans le dossier etc, il y a un fichier nommé image_wikimedia_commons.bpp qui contient en gros (et si j'ai bien compris) le modèle de la page de description, avec les champs qui viennent du formulaire (avec un pâté compliqué au niveau des coordonnées).
Le truc, c'est d'utiliser le champs "permission" qui ne sert à rien (si j'ai bien compris, on peut y mettre en version incompréhensible et avec des fautes d'orthographes ce qu'on met de façon tout aussi incompréhensible mais normalisée dans le bandeau de licence, ou bien on peut mettre le bandeau de licence directement dedans, bref, c'est pas très clair) et de le sortir du modèle :
Donc je commence par remplacer |Permission=$(common.permission) par |Permission= et puis je colle $(common.permission) sauvagement et sans pitié tout seul sur une ligne juste avant l'en-tête de chapitre du bandeau de licence. Si vous n'avez pas compris la manœuvre je mets le fichier en entier ici, copiez-collez comme des sagouins, faites-vous plaisir, baffrez-vous :
#
#// encoding: UTF-8
#// in: common:Common, upload:Upload
#
== {{int:filedesc}} ==
# if (!upload.description.startsWith("{{Information")) {
{{Information
|Description=$(common.description)
$(upload.description)
|Source=$(common.source)
|Date=$(upload.date.equals("") ? common.date : upload.date)
|Author=$(common.author)
|Permission=
|other_versions=
}}
# } else {
$(upload.description)   
#}
# if (upload.latitude != null && upload.longitude != null) {
{{Location dec|$(upload.latitude)|$(upload.longitude)|}}
# }
# else if (!upload.coordinates.equals("")) {
$(upload.coordinates)
# }
$(common.permission)
== {{int:license-header}} ==
$(common.licenseTemplate)
$(common.categories)
$(upload.categories)
Voila.
On pourrait aussi mettre la licence directement dans le {{Information}}, mais ça serait de la gourmandise.

Avec ça, il faut mettre le bandeau dans la case permission, et ça le colle sur toutes les images.

Peut-être qu'un jour je comprendrai comment ajouter des champs à cette putain d'interface proprement, mais pas aujourd'hui. Mais maintenant, grâce à mes dons de tripatouiller les trucs à moitié, vous vous retrouvez avec un logiciel qui est traduit dans 54 langues (sans blagues) mais dont l'interface ne correspond plus à ce qu'il fait.


PS. Commonist est paraît-il sous GNU GPL (j'arrive jamais à savoir… ça veut dire qu'il faut que je recopie la licence à la plume Sergent-Major et à l'encre violette sur feuilles volantes perforées et quadrillé avec une marge de 4 carreaux sans sauter de ligne et agrafées par trois, ou bien ça suffit en le disant ?)