mercredi 8 juin 2011

Des lilliputiens en perruque poudrée dans un vivarium

J'ai pris des biscuits en photo, après avoir piqué un fou-rire devant. Ça peut arriver à tout le monde devant des lilliputiens en perruque poudrée et aux doigts potelés enfermés dans un vivarium. C'est un peu comme se retrouver devant les vitrines de Noël : on n'en croit pas ses yeux, on se dit que c'est trop mimi et qu'il nous faut tout ça, et puis on se demande ce qu'on va bien pouvoir en faire. Ça rend joyeux. Et puis on mange un chocolat.

J'ai cherché biscuit sur Wikipédia. Pas fameux. Une seule ligne qui dit :
Un biscuit est une porcelaine sans glaçure, cuite au demi-grand feu. Sa surface a l'apparence du marbre. Les premières exécutions en biscuit ont été faites à la Manufacture de Sèvres.

Donc j'ai ouvert mon petit Larousse, pour voir.

Et bien pour voir, j'ai vu !

Je n'ai vu que ça, d'ailleurs : la photo, c'est le biscuit que j'ai pris en photo. Moi qui m'apprêtais à mettre ça sur Commons avec un titre genre « biscuit », j'ai découvert que ces trucs-là ont un titre et un auteur, bref, la génération spontanée des biscuits est un mythe.

Voici donc La Nourrice de Louis Boizot.
Château de Versailles, petit appartement de la reine (2e étage), salle à manger, La Nourrice, Louis Boizot 01
Du coup, je n'ai pas lu le texte, tellement j'étais surpris.

lundi 6 juin 2011

Stéréoscopie, GIMP, Hugin… How-to

La stéréoscopie me travaille depuis un certain temps, je crois que j'en ai déjà un peu parlé ici (1, 2, 3). Entendons-nous bien, j'ai tout à fait conscience de l'aspect gadget de la chose (a fortiori pour les borgnes), mais ça ne m'empêche pas de trouver ça amusant (la stéréoscopie, pas les borgnes).

Jusqu'à présent, quand je faisais ça, je faisais le montage avec GIMP (ça marche aussi avec photoshop), de la façon la plus simple possible :
  • ouvrir la première photo,
  • ouvrir la seconde en tant que calque (fichier > ouvrir en tant que calque),
  • déplacer la photo du dessus vers la droite ou vers la gauche,
  • mettre les deux photos dans le canevas [les bords du fichier] (image > ajuster le canevas aux calques),
  • recadrer, s'il y a besoin,
  • caler verticalement les deux images, s'il y a lieu,
  • enregistrer.
Ça marche bien, et c'est simple. Il suffit d'avoir deux photos du même objet prises depuis des emplacements légèrement décalés, mais à même altitude (on a globalement les yeux à même altitude). Selon le sujet (ça varie si on parle d'une mouche ou d'une montagne) la distance entre les prises de vue est de quelques centimètres à quelques mètres.

Je viens de découvrir que hugin peut aider à caler précisément les photos, pour que les sujets soient à la même hauteur, et qu'ils aient le même aplomb.
J'utilise la dernière version (2011.0.0), qui est sortie il y a quelques jours, mais ça doit marcher avec les versions précédentes.
Et tant qu'on en est aux avertissements divers, j'ai utilisé deux miennes photos qui commencent à dater un peu, mais qui ont l'avantage d'être sur Wikimedia Commons (ici et ), vous pouvez donc faire la manœuvre avec moi si ça vous amuse.

Voila comment ça se passe :
On lance hugin, ça affiche cet assistant :

Pour charger les images, cliquer sur Charger les images…
En général, ça se passe bien, toutefois il se peut qu'hugin se pose des questions existentielles sur le « champ de vision » et la nature de l'objectif s'il ne trouve pas ce qu'il aime dans les métadonnées EXIF, auquel cas il faut juste lui dire de lâcher l'affaire, ce n'est pas vital pour ce qu'on a à faire là (cliquez abandonner).

Ensuite, il faut calculer les point de correspondance entre les deux images, de façon à savoir quoi et comment aligner. Rendez-vous dans l'onglet Images.

Là, il faut appuyer sur Créer des points de contrôle (tous les champs, réglages, choix, etc. restent avec leurs réglages d'usine). Ça calcule un peu (selon les performances de votre machine), en affichant un rapport d'activité incompréhensible. Laisser faire.
Si ça a marché, ça envoie un message de félicitations :

Dites que vous êtes contents en cliquant OK.

Maintenant, il faut bricoler les images. On va dans l'onglet Optimisation.

Et on choisit, dans la liste de choix de Optimisation rapide la ligne qui dit Optimiser les positions et la translation. Cliquer sur Optimiser.

Il est temps de regarder ce qu'on a fait. Rendez-vous dans la fenêtre d'aperçu rapide. On y accède en cliquant sur l'icône (dans la barre d'outils, entre la barre de menus et les onglets) qui ressemble à une colline verdoyante, et qui a « GL » écrit dessus.
Là, je me rends compte que les réglages par défaut ne me conviennent pas, il faut tout changer. Déjà, la photo qui était rectangulaire au départ est carrément trapézoïdale sur le point d'éclore, et puis elle n'est pas au milieu (ça m'énerve).
Direction d'onglet Projection.

Là, je change la projection pour rectilinéaire (c'est la façon de dire des infographistes pouet-pouet et ignares pour la projection conique sur un plan telle qu'on la connaît depuis Brunelleschi en 1415 et qu'on appelle perspective conique, rien de neuf sous le soleil).
Si vous êtes intéressés par les projections cartographiques, vous pouvez potasser vos manuels de géographie du collège et cette catégorie sur Wikipédia.

Si votre merveilleuse photo est devenue un point microscopique dans la fenêtre, cliquez sur Remplir, ça vire le vide qui ne sert à rien.
Si vous voulez vous débarrasser de la grille arc-en-ciel qui est par-dessus votre photo, décochez le Grid en haut du panneau de gauche qui s'appelle Overview (c'est tout nouveau, et ce n'est visiblement pas encore traduit en français).
Tant qu'on en est là, pour gagner de la place, virez le panneau de gauche qui ne fait que prendre de la place en tapant sur Show/Hide (si vous en avez besoin par la suite, vous savez où c'est : c'est accessible depuis tous les onglets de la fenêtre d'aperçu rapide).

Maintenant, il faudrait gérer le point de fuite, de manière à ce que les verticales le soient, que l'horizon soit horizontal, etc.
Ça se passe dans l'onglet Déplacer/Glisser.

Là, on déplace les photos à la souris :
  • clic gauche + drag = translation libre,
  • [Maj] + clic gauche + drag = translation horizontale ou verticale,
  • clic droit + drag = rotation.
Et on remplit en cliquant sur Remplir (même chose que plus haut). Ci-dessus un réglage acceptable.
Pour cette étape, on sera content d'avoir un grand écran (pour voir ce qu'on fait), en effet, il est impossible de zoomer dans l'aperçu.

Il faut maintenant virer les bords noirs.
Là, on a besoin (si tant est qu'on fasse un truc vital) de savoir jusqu'où vont les photos, pour pouvoir virer tout le vide sur chacune des images. Donc j'ai fait un atroce gif animé (je sais, il faut pas) pour montrer comment en passant la souris sur les numéros dans la palette intitulée « Images affichées », ça encadre en rouge qui se voit de loin la photo (et bien sûr, je n'arrive pas à afficher l'animation, donc si vous voulez voir de quoi il retourne, cliquez sur l'image ci-dessous).

Et si on clique sur le numéro, ça éteint ou allume l'image. Et ça marche dans tous les onglets de la fenêtre d'aperçu rapide.

Pour recadrer, on passe dans l'onglet Recadrer, et on n'affiche que la plus petite des images…

Et on tape sur Recadrage automatique. Normalement c'est bien, on peut toujours le faire à la souris sur la photo (essayez).
S'il n'y a pas clairement une photo plus petite que l'autre, il faut vérifier pour chaque photo qu'il n'y a pas de vide dans le recadrage.

Quand on a fini, on ferme la fenêtre.

Et on passe dans l'onglet Assemblage de la fenêtre principale.

Et il y a plein de trucs à régler :
  • cliquer sur calculer la taille optimale, ça calcule la taille optimale des images de sortie (ça dépend de la taille des photos qu'on utilise), si on veut régler ça au clavier, n'utiliser que la champs largeur, qui calcule le champs hauteur (le contraire ne marche pas),
  • décocher les sorties de panorama,
  • cocher panorama à faible dynamique,
Et appuyer sur un des deux boutons en bas, celui de gauche ouvre une nouvelle fenêtre avec une pile de traitement par lots après avoir enregistré le projet hugin (pratique si on veut voir en grand ce que ça donne pour pouvoir le retravailler), celui de droite sort directement les images.

Puisque j'en suis là, dernière capture d'écran, pour info :

La fenêtre des traitements par lots.

Et ça fait quoi, tout ça ?

Ça fait deux TIFF de même taille, qu'il faut assembler avec la méthode expliquée tout en haut de ce billet.
Après quoi, ça ressemble à ça :

… Ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué
Avec ces photos, le détour par hugin n'est pas nécessaire, ça marche très bien sans : il y a des cas où l'utilité est plus flagrante, mais comme je trouve ça fun, les tutoriels, j'en fais des bien superfétatoires.