Il était pas loin de 2 heures du mat', Paris, place de la République, moi sur mon vieux vélo qui rentre me coucher.
Je dis mon vieux vélo, parce qu'il commence à avoir bien vécu. Il roule toujours, c'est ce que je lui demande (c'était pour ça que je l'avais acheté), mais il commence à avoir du kilométrage. Comme toutes les vieilles carnes, il faut le connaître pour en faire à peu près ce qu'on en veut, et ne pas lui demander ce qu'il ne peut plus faire. Un vieux vélo, quoi. Je l'avais acheté il y a quelques années, une entrée de prix dans un magasin de sport pour citadins, qui vend aussi des chaussettes et des maillots de bain, juste ce qu'il me faut pour me déplacer sans avoir à attendre le métro.
Il y a quelques mois, les garde-boue ont commencé à vivre leur vie.
En rouge, les attaches du garde-boue. |
Il y a quelques mois, le plastique du garde-boue autour du boulon du hauban s'est déchiré. Du coup, ça faisait un bruit de fou furieux dès que je passais sur des pavés. Je trouvais ça cool, j'économisais sur la sonnette.
Et là, le plastique autour du second boulon s'est déchiré à son tour. Du coup, le garde-boue a commencé à frotter sur le pneu, il a été entraîné, et il est passé sous la roue en tordant les fils de fer. Et il est resté là.
Constat en passant : le garde-boue adhère nettement moins que le pneu. C'est peut-être pour ça qu'on ne roule pas sur les garde-boue.
À ce moment-là, j'étais engagé de la place de la République entre 15 et 20 km/h, plus ou moins devant le magasin où j'avais acheté le vélo, soit dit en passant, et je commençais à freiner pour m'arrêter au feu. Je sais, c'est bête de s'arrêter au feu à un carrefour dont toutes les incidentes sont fermées pour cause de travaux, à 2 heures du matin, quand il n'y a pas de piétons, mais c'est comme ça, je m'arrête aux feux.
Donc, je freine tout doucement. Mais le garde-boue arrière est passé sous la roue à ce moment-là. Donc la roue arrière n'a rien voulu savoir de mon freinage, elle a continué à la même vitesse, et elle m'a doublé par la droite. Un bon début de tête-à-queue. Et en même temps, le vélo s'est couché sur la chaussée, tout gentiment, sans à-coups.
Je me suis retrouvé assis sur les fesses, à glisser très dignement sur une distance assez impressionnante, en regardant mon vélo qui s'éloignait en tourbillonnant et les voitures qui arrivaient. Le feu précédent était passé au vert.
Quand je me suis arrêté de glisser, je me suis relevé, j'ai mis mon vélo sous mon bras, et je suis allé sur le trottoir. Et les voitures sont passées au loin.
Bilan : moi, rien, pas même un trou au fond de la culotte, juste une bonne histoire à raconter. Par contre, je pense que ce garde-boue est irrémédiablement perdu pour la cause, il va falloir que je trouve un moyen de le démonter, parce qu'il est bien coincé.
Désolé pour ceux qui auraient aimé voir la cascade en ogg theora sur Commons, j'étais sur le moment assez préoccupé à ce que je faisais, même si c'était complètement absurde et que j'en avais conscience. On pourrait lancer un chose du genre CommonsoGag, certes. Ou je peux penser à faire cascadeur dans les grosses productions américaines. Pourquoi pas.
La prochaine fois que je reste sobre, envoyez-moi quelqu'un avec une caméra, on verra ce qu'on peut faire.
2 commentaires:
Je crois qu'on peut le dire : t'as eu du bol.
C'est la première fois en 20 ans de vélo à Paris que j'ai un accident.
Il y a eu des fois où j'ai eu très peur (pluie, donc pas de freins, camion qui serre à droite sans regarder, barrière le long du trottoir et moi entre les deux), mais là, honnêtement il ne pouvait rien m'arriver je n'allais pas si vite que ça, la place était bien dégagée, et les voitures m'ont vu de loin.
Content que ça ne se soit pas passé en journée.
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