— Cool, se dit-il un matin, il fait beau.
Il sauta du lit et enfila ses pantoufles. Il téléphona sans plus attendre à un sculpteur qu'on lui avait chaudement recommandé la semaine précédente au cours d'une partie de dominos.
[ici, quelques épisodes passionnants avec une tartine beurrée et un bol de chocolat chaud, etc.]
Le portrait en buste sentait bon le neuf. |
— J'ai fait ce que j'ai pu pour vous mettre à votre avantage, monseigneur. Il est vrai que ces perruques montantes et ces jabots de dentelle flottant au vent sont un peu passées de mode, mais quand on a une complexion… il se racla la gorge, cherchant ses mots.
Comme il ne trouva rien à dire, il se tut.
Il se demandait en lui-même comment on pouvait avoir autant de pouvoir et une si sale tronche. Cependant, il n'en laissa rien paraître.
— Ma femme n'était pas très sûre que les implants soient une bonne idée sur l'épaule droite, mais ma belle-sœur trouvait que ça donnait un air un peu comme ça : hop !
Il fit un geste un peu étrange qui commençait vaguement comme un pas de polka, se prit les pieds dans le tapis et se mit un coup de poing au menton.
— Hum, murmura le puissant, sans tourner la tête.
— Je ne sais pas si vous avez vu les détails de l'armure, reprit l'artiste. J'y ai mis tout mon cœur.
L'autre ne répondit pas, il en avait assez.
— Caramba, encore raté. Mettez ça au musée ou à la décharge. Je ne paye pas pour cette face de raté.
[dialogue plein d'esprit, 2 ou 3 pages]
Et le sculpteur se suicida.
Je ne sais pas si vous avez vu les détails de l'armure, reprit l'artiste. |
— FIN —
Personnellement, si j'avais pu choisir ma tête, j'aurais pris un truc qui dépasse la poignée de pétards d'une bonne longueur, un truc qui ferait passer le brushing de Clint Eastwood pour minable, dans le genre de ça :
Coiffure de président des États-Unis, l'année du siège de Fort Alamo (30 ans avant l'invention de la dynamite). |
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