mardi 30 mars 2010

Tache aveugle

Wikipédia est le centre du monde. Dessus marchent les wikipédistes, un bataillon d'urluberlus à lunettes avec les bouts des doigts aplatis qui occupent donc le centre du monde et pour qui le logiciel de la matrice (MediaWiki) a été créé. Tout autour tournent une série de satellites, les autres projets Wikimedia, personne ne sait vraiment ce qui s'y passe au juste. Ils sont habités par des hurluberlus à lunettes avec les bouts des doigts aplatis moins nombreux. Sorti de ça, il n'y a rien.

Il n'y a tellement rien qu'on n'a aucune idée d'un projet sur l'autre qu'il pourrait y avoir des gens qui peuvent être intéressés (je mets tout au double conditionnel renforcé, parce que cette idée n'a pas effleuré la majorité des wikimediens) par ce qu'on fait ici ou là.

Du coup, on gère souvent les wikis les plus visités (et donc les plus liés) comme des wikis locaux. C'est bien dommage.

Je vais prendre deux exemples.
  • Sur Wikisource, un étranger du wiktionnaire anglophone est venu demander qu'on arrête de renommer les pages, parce que ça fiche en l'air ses liens là bas. Ça reste de la cuisine interne aux projets Wikimedia, mais ça montre assez bien à quel point on n'a pas idée à quel point un projet est lié à un autre, et à quel point une gestion locale d'un projet peut fiche en l'air les autres.
  • Mon second exemple est plus complexe, parce qu'il sort de la galaxie Wikimedia. Mettez votre manteau et vos moonboots, on sort dehors. Depuis quelques temps, il est possible d'utiliser les photos de Commons dans les wikis qui tournent sous MediaWiki (et ça en fait un paquet, de wikis). Or, Commons est géré sans aucune visibilité sur l'usage des fichiers en dehors des projets Wikimedia (à ce sujet, un bricolage a été développé récemment qui affiche en page de description les utilisations des fichiers sur les projets Wikimedia et qui facilite la gestion à cette échelle, sans passer par le toolserver), donc on renomme, on supprime (par exemple parce qu'un autre fichier est jugé meilleur) sans vraiment savoir s'il était utilisé. D'ailleurs on s'en fiche, parce que s'ils voulaient vraiment qu'on ne fasse pas les zigotos avec leur fichier, ils n'avaient qu'à faire comme tous les gens sensés : s'en servir dans Wikipedia.

Tout ça pour dire — parce que j'avais quelque chose à dire — qu'on manque vraiment d'information sur les liens qui pointent sur les différentes pages des projets Mediawiki. À l'intérieur d'un projet, on a [[Spécial:Pages liées]], pour les fichiers, il y a ce truc dont je parlais plus haut qui ne concerne que les projets Wikimedia, sorti de ça, que pouic.

Je sais bien que ça coûte de la ressource, que c'est pas facile à faire, que c'est compliqué, tout ça (et le reste)… Mais dans l'état actuel des choses, les projets Wikimedia sont condamnés à une gestion nombrilo-centrée alors qu'ils ont une vocation et des usages (dont on n'a pas forcément idée de l'intérieur) beaucoup plus large.

dimanche 28 mars 2010

2161

Mon nombre d'éditions sur le Wiktionnaire vient de dépasser mon numéro d'utilisateur sur ce projet (2161).

Ça fait plaisir, mais ça n'a absolument aucun intérêt. C'était la minute « fétichisme du chiffre », merci de votre attention.

samedi 27 mars 2010

Une bonne page d'accueil est une page d'accueil morte

Je me plaignais à quelques wikipédistes avinés à la grenadine de ce que si Wikipedia en allemand montrait une photo de vulve (exzellent Artikel) en page d'accueil du dimanche (le 21 mars dernier), Wikipédia francophone ne parlait que de félins (8 janvier 2010, 18 janvier 2010, 21 janvier 2010, 25 janvier 2010, 2 février 2010, 9 février 2010, 24 février 2010, 3 mars 2010, 10 mars 2010, 22 mars 2010, et la meilleure preuve : aujourd'hui c'était un perroquet), et deux fois par an, pour se changer les idées, on sortait les toilettes japonaises. Sur quoi, nous avons repris une tournée de grenadine au goût chimique (ça faisait une mousse quasi solide, pas très pratique pour boire le liquide dessous).

Rentrant chez moi, l'effet de la grenadine frelatée s'était estompé, je suis allé relire avant de dormir la page d'accueil. On a le livre de chevet qu'on peut.
Premier constat : le perroquet félin est toujours là.
Second constat : la rubrique « Le saviez-vous ? » est toujours aussi instructive.
Les plantes dépolluantes (photo) sont utilisées pour la bioépuration de l’air intérieur (phytoremédiation), notamment dans les bureaux et les appartements.

Si on va lire l'article, on découvre que (tiens, je cite tellement c'est beau comme l'antique) :
Contrairement à ce qui est parfois avancé, les ondes électromagnétiques, générées entre autres par les ordinateurs et les émetteurs Wi-Fi, ne sont pas absorbées par les plantes.

Et la référence à l'appui sort du site internet du journal Le Monde, que je prenais jusque là pour un journal généraliste, certes, mais de là à le citer comme référence en matière de wi-fi et de dépollution…

Donc, abonnez-vous à lemonde.fr, parce que c'est payant pour lire des histoire de plantes grasses qui reçoivent le wifi, et arrêtez de mettre des cactus autour de votre émetteur, ça n'empêchera pas vos voisins de pomper sur votre connexion. À la limite vous pouvez essayer l'alligator albinos, il paraît que depuis qu'on a légalisé la grenadine chimique, il y en a plus dans les égouts (enfin, on m'a dit ça avec un air convaincu).


Je mets quand même une plantule ici pour dépolluer ce blog (on n'est jamais trop prudent).

Qui a dit qu'il fallait un pot à ma fleur ?

jeudi 25 mars 2010

Des cartes à jour pour Wikipédia ?

Oulah, c'est vrai que j'ai ce blog, moi ! Il serait de bon ton de mettre quelque chose dessus de temps en temps. Ce n'est pas que je n'aie rien à dire, c'est surtout que je manque de temps, donc on va faire ça rapide.

Wiki-Brest (wiki territorial qui tourne sous MediaWiki) peut afficher des cartes de OpenStreetMap (OSM). Exemple. Et tout ça moyennant une jolie économie de code dans l'article (à comparer avec un export qu'il faut stocker quelque part, et qui n'est naturellement pas mis à jour).

J'avais déjà vu que Wiki-Rennes (même chose, mais en plus jeune) faisait la même chose avec googlemaps (exemple), mais bon, c'est google et il est de bon ton de ne pas trop aimer (enfin, on m'a dit ça), et puis c'est pas libre.

Ça ne serait pas une bonne idée de mettre ce genre de choses en place sur les wikis de Wikimedia ? L'extension est toute prête, Wikimedia aurait des cartes à jour, et OSM y gagnerait sans doute quelques contributeurs (et les cartes des mises à jour par voie de conséquence). Et en plus ça devrait ne pas mettre les servers d'OSM en surchauffe (comme on aime bien faire épisodiquement chez Wikimedia), puisqu'on a un dump d'OSM sur toolserver.

mercredi 10 mars 2010

La gloire !

Pour la première fois, ce blog a été spammé. Par un marchand de chaussures… le pied !

Naturellement, le prochain qui fait ça, je lui enfonce des aiguilles sous les ongles des orteils et je lui fais griller la plante des pieds à la lampe à souder.

Il faut croire que je suis un vrai blogueur, maintenant.

lundi 8 mars 2010

Statut des photos

J'en avais parlé il y a quelques mois, avec une approche un peu polémique (ici), du problème est photos truquées qui consiste à savoir si une photo est un document ou une illustration.

Je retombe sur ce débat ici, tout à fait d'actualité (pour ceux qui ont la flemme d'aller voir, le le jury du World Press Photo a disqualifié le lauréat du 3e prix de la photographie sportive pour une histoire de retouche un peu surréaliste : la décision ne s'appuie pas sur le recadrage drastique, ni sur les bricolages pour la faire ressembler aux photos de presse de la guerre du Vietnam, mais sur l'effacement d'un petit schtouille flou). Il est question de grands mots : éthique professionnelle, Vérité, etc.

Je ne vais pas me placer sur ce plan (je ne suis pas photo-journaliste et ce n'est pas à moi de fixer ici les règles du métier), je vais plutôt essayer de faire le tour des usages possibles d'une photo.

La photo-illustration


Celle-là a pour but d'encombrer votre table de salon. Ça se vend bien, on en fait même des livres entiers (livres de photos de villas au soleil avec une piscine bleue, à chaque fois que je rentre dans un librairie, je cours vers ce rayon, c'est ahurissant le nombre qu'il y en a, et le texte se résume au numéro d'ISBN, et au prix sur la quatrième de couverture).
C'est aussi la photo qui est sur la fiche cuisine ELLE. C'est la photo qu'on colle sur une couverture de bouquin, pour faire vendre. Je suis sévère.
Dans certains cas, d'ailleurs, on lui préfère carrément le dessin. Je pense aux livres de champignons, ou une information sélectionnée à bon escient et représentée systématiquement est préférable à des photos où on risque d'être distrait par un détail ou par une particularité du spécimen (ou gare à l'omelette).

C'est un peu comme ça qu'on envisage les photos sur Wikipédia (on va même jusqu'à considérer que ça aère les textes illisibles).

La photo-document


Par exemple, la photo scientifique (on fait une photo, puis on exploite : on y fait des observations, on en tire des conclusions, etc.) Essayez de de faire un caryotype après avoir rendu votre photo de cellule jolie (ce côté-là était pas très joli, alors j'ai repris une photo d'hier que j'ai collé un peu sur le côté en étirant bien le tout pour que ça ne se voie pas, puis il me manquait un petit chromosome, donc j'en ai fait un à la tablette graphique de l'autre côté). C'est comme ça qu'on se retrouve avec des poulets pour supermarché (les paquets de 8 cuisses sans ailes).

La photo-élément



On pense peut-être moins à cet usage de la photo, et pourtant ça se vend aussi, mais pas à la même clientèle. Ça s'appelle stock-photo. C'est les photos qui sont utilisées pour faire des montages, pour faire des 3D (comme fond, comme texture). Ça ne fait pas des photos passionnantes à faire ou à regarder (je vous en mets une), mais ça sert aussi. Et il n'y en a pas des masses sur Commons.

C'est ce qu'on utilise pour les bandeaux de portails/projets thématique sur Wikipédia.

Tout ça pour dire…


Oui, tout ça pour dire que quand on fait une photo (et a fortiori quand on autorise sa réutilisation, par exemple en la publiant sous licence libre et au hasard sur Commons), on ne sait pas à quoi elle peut servir.

Ça implique qu'on se laisse le maximum de possibilités d'usage, donc qu'on truque un minimum et qu'on indique le plus précisément possible les modifications apportées. Or il n'est pas réaliste de certifier sur les quelques millions de fichiers de Commons, toutes les modifications sont correctement documentées, parce que pour être sérieux, il faudrait avoir systématiquement à disposition toutes les images de base de toutes les photos retouchées (et allez certifier que telle photo est vraiment sans retouche…) Quand on voit le mal qu'on a à obtenir une description correcte de ce qui est sur la photo et un classement correct dans les catégories, on n'en est pas là.

Ça veut surtout dire que les photos de Commons ne peuvent pas servir à tout. On peut bien sûr considérer qu'on s'en fiche et que Commons a pour but de stocker les photos qui illustrent Wikipédia, c'est vrai. Et c'est faux. Les fichiers sont à la disposition de qui veut les utiliser, d'ailleurs ils sont utilisés sur des projets extérieurs à Wikimedia (par exemple sur OSM).

dimanche 7 mars 2010

Briques, toujours…

Et une fois de plus, je me retrouve à faire des trucs étranges à 3 heures du mat.

Ce n'est pas pour le plaisir de vous donner mes horaires que je fais ça, bien sûr, tout le monde s'en fiche. C'est juste pour le plaisir de vous faire bouffer encore un peu de brique. Un petit panoramique de 3 photos d'un petit chose en briques, situé à côté d'un rond-point et au milieu d'un parking.
À vrai dire, ce truc, qui ressemble à une improbable fabrique de jardin, m'a d'abord intrigué.

C'est une ruine de château d'eau du XIXe siècle, pour laquelle j'ai pris l'eau (sans blague), Xinthia oblige (on voit les gouttes d'eau sur l'objectif, parce qu'il y avait trop de vent pour espérer qu'essuyer quoique ce soit serve à quelque chose).

jeudi 4 mars 2010

Coming out

Je peux le dire maintenant qu'il est mort et enterré, que la PàS est bouclée, que les histoires à épisodes qui s'en sont suivi sont (plus ou moins) réglés, bref, maintenant qu'on l'a presque complètement oublié.
Je me suis toujours demandé comment il faisait.

Et j'ai finalement trouvé le howto qui tue.

Préparez le chapeau, le pantalon à escargots et la veste qui brille, installez-vous confortablement et lisez le wikibook de la mort qui tue : Apprendre le moonwalk.

Lisez bien jusqu'au bout, parce que si vous n'avez toujours pas compris comment faire à la fin, il y a la vraie méthode (celle qui marche) — qu'on peut presque prendre pour un constat d'échec :
Il existe également un autre moyen d'apprendre le moonwalk de manière illustrée, en effet de nombreuses vidéos sur des sites d'hébergement tels que Dailymotion ou Youtube proposent des explications pas à pas faites par les internautes.

Le meilleur du meilleur que j'ai trouvé, c'est ça :

vous allez me dire que c'est pas du moonwalk. Et alors ?

On a déjà le cours de la wikiversité en vidéo, le journal télévisé de wikinews, à quand le cours de danse en ogg theora ?

mercredi 3 mars 2010

Comme quoi…

Sans vouloir raconter trop ma vie (on dit ça et puis on commence une psychanalyse séance tenante…), j'ai assisté à une conférence (je sais bien que j'ai une vie passionnante). Un truc formellement d'une effarante banalité (un diaporama avec des photos et un conférencier qui commente, avec une plaisanterie toutes les 5 diapos, histoire de garder l'auditoire éveillé, tout en pointant les images à la souris), mais c'est comme ça, tous les conférenciers ne savent pas danser les claquettes ou marcher sur les mains.

Je ne sais pas comment le diaporama était bricolé, mais sur la première image il y avait une URL qui « popait up » à chaque fois que la souris passait dessus. Particulièrement énervant. D'autant plus que comme la souris était sur l'endroit qu'il fallait regarder et que justement c'était à cet endroit qu'était le popup…

L'URL commençait par un truc du genre : « http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/… ».

En cherchant rapidement, j'ai retrouvé :

Je mets ça à gauche, parce que c'était à gauche sur la diapo. À droite, il y avait une photo atroce.
Devinez quoi… elle n'est pas bien loin :
photo atroce

Je mets ça à droite parce que c'était à droite de la diapo. Comme ça je ne suis pas perdu.

Et en passant, je note qu'il existe un article sur le sujet sur Wikipédia (ici).

Tout ça pour dire qu'il y a quelques mois, je doutais de la capacité des conférenciers à trouver le chemin de Commons. J'avais tort.