jeudi 27 août 2009

Vers une encyclopédie en relief ?

Je viens de tomber sur cette photo du mont Hood, dans la chaîne des Cascades (je fais le type qui connaît et à qui on ne la fait pas, mais il y a un quart d'heure je ne savais même pas que ça existait) – les articles en anglais sont plus développés. Une montagne de 2 349 m avec des glaciers et des accidents de montagne.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser de prime abord, il n'y a pas eu de problème lors du téléversement de la photo, c'est fait exprès si c'est en double : c'est de la stéréoscopie. En louchant un peu (juste ce qu'il faut), on voit la montagne en relief.

Ça fait très gadget, bien sûr, mais après tout, pourquoi pas. Pourquoi ne pas montrer les montagnes en relief ? Une montagne, c'est bien en relief, non ?
En fait, je trouve ça plutôt malin, comme façon de représenter une montagne. On peut appliquer la méthode à d'autres objets, aussi. D'autant que du point de vue de la méthode (l'autre jour guillom a essayé de me faire peur en me parlant de workflow), c'est assez simple (pour autant qu'on y passe le temps) :

Carnildo (c'est lui qui a pris la photo) a pris un avion (un vol commercial, pas besoin d'affréter un jet privé ou d'avoir une licence de pilote). Un 737, même, pour être précis. Il a pris une série de photos avec un appareil tout à fait courant (un réflex Pentax du commerce), pas un appareil stéréo absolument introuvable et ruineux, ni un bazar avec un pied et un rail pour déplacer son appareil parallèlement à lui-même (le plus souvent, les avions volent assez droit, si on réfléchit bien), ni deux appareils au bout d'une perche déclenchés simultanément. Pourquoi une série de photos plutôt que juste les deux qui suffisent ? Simplement parce qu'il n'était pas sûr de la distance entre les prises de vues (si la distance est trop petite, on ne voit pas le relief, si elle est trop grande, ça raccorde mal). Et puis il a essayé de les apparier (avec Gimp) jusqu'à temps qu'une paire donne l'effet voulu.

Pourquoi je me décarcasse à donner la recette ? D'une part pour le plaisir. D'autre part pour faire l'intéressant. Enfin (et surtout) ça fait un gadget de plus à disposition pour illustrer les articles de Wikipédia, on avait déjà le panoramique et le HDR ; ça fait un de plus.

Le seul truc qui cloche avec cette photo, c'est qu'elle est proposée au label Quality Image sur Commons (pourquoi pas, après tout) depuis le 20 août – c'est là que je l'ai trouvée –, mais qu'elle n'est utilisée dans aucun article sur aucun projet. Encore un machin avec une étiquette qui risque de ne servir à rien.

mercredi 26 août 2009

Savez-vous planter les choux ?

On le sait — surtout si on pratique les projets —, les serveurs de Wikimedia plantent à l'occasion. Ça permet aux vandales et aux chasseurs de vandales de souffler cinq minutes avant d'aller sur IRC pour savoir ce qui se passe. Là, personne ne sait rien — et quand on sait, ça ne sert à rien —, mais on attend que ça revienne, dans une atmosphère qui me rappelle les gros orages à la campagne quand j'étais petit, avec les coupures de courant et des éclairs partout.

Là, c'était toolserver qui était en rade. Pas un gros impact sur Wikipédia, la traduction automatique des liens internes et quelques autres outils (genre compteurs d'éditions avec graphiques de toutes les couleurs — à ne pas regarder sous acides).

Et puis, quand ça revient, arrivent les explications techniques. Je me sens un peu comme une poule qui aurait trouvé un couteau quand je lis que hyacinth a paniqué, et qu'elle n'est pas revenue, que hemlock a pris le relais, etc. Une vraie histoire de famille.

Ça fait plaisir d'avoir le compte rendu détaillé des problèmes intestinaux de hyacinth.

En fait, si on réfléchit bien, les plantages épisodiques sont utiles, outre l'aspect folklorique : ils rappellent que tout ça ne tourne pas tout seul et qu'il y a des petits moustachus à casquette avec une clef à molette qui réparent les tuyaux de Wikipédia.

Donnez des sous.

mardi 25 août 2009

Que se passe-t-il sur Wikipédia ?

Ça faisait longtemps que je n'étais pas allé traîner sur le Bistro de Wikipédia. Compte rendu en direct, donc :

Ce matin, la biographie de miss univers 2009 a été traduit de l'espagnol. Elle est d'origine espagnole, russe, ukrainienne et polonaise et sa maman est pharmacienne.
C'est l'anniversaire de deux utilisateurs que je ne connais pas.
Xofc a lu un article dans le New York Times. Il fait ce qu'on pourrait appeler un flop.
Neef en a lu un autre sur Rue89. Il s'est fait tomber dessus pour deux raisons : parce que ça n'a rien à voir avec la choucroute et parce qu'il ne se passe rien sur Wikipédia. En matière de troll, « faute de grives on mange des merles ».

C'est vraiment les vacances.

vendredi 21 août 2009

Google s'intéresse au SVG

Comme on le sait déjà (je dis ça pour avoir l'air de parler à des initiés, mais je vais expliquer un peu), il existe deux types d'image numérique : l'image matricielle et l'image vectorielle (voir Wikipédia pour les explications).

L'image matricielle (à chaque pixel est allouée une couleur) est bien supportée par à peu près toutes les applications dans une foultitude de formats (JPEG, PNG, GIF, etc.) qui ont chacun leurs spécificités (mais ce n'est pas de ça que je veux parler), peut-être parce qu'un écran est matriciel (il est constitué d'une grille de pixels qui s'allument ou s'éteignent, pour la couleur, on utilise la synthèse additive mais le principe est le même). Bref, c'est ce qui sort d'un appareil photo numérique ou d'un scanner.
Du point de vue de l'affichage, si on veut zoomer il faut un fichier plus gros fichier. Sinon on voit apparaître le crénelage (certaines applications le masquent avec un flou). Ci-dessous une image montrant la même photo à différentes résolutions (nombre de pixels).
D'autre part, l'image vectorielle stocke les données sous forme d'objets : un segment de droite aura la forme des coordonnées de ses extrémités et des attributs de mise en forme (couleur, épaisseur, etc.) Ce type d'image peut s'afficher à toutes les échelles sans flou et sans augmentation de la taille du fichier. Si pour une photo, une image matricielle est assez adaptée, pour la cartographie, l'image vectorielle est plus performante (par exemple la carte des résultats d'une élection peut être mise à jour en changeant les attributs de couleur des différentes circonscriptions), le copier-coller d'éléments de dessin est également plus facile que sur une image matricielle. Ci-dessous, la différence entre image matricielle et vectorielle avec différentes tailles.
Il existe différents formats d'image vectorielle, les projets Wikimedia utilisent le SVG.

Le format SVG a l'avantage d'être un format ouvert (sa documentation est librement accessible). Ce qui veut dire que, pour un peu qu'on s'y intéresse, on sait le lire et l'écrire, contrairement à un format propriétaire pour l'utilisation (écriture et/ou lecture) duquel il faut passer par le logiciel du propriétaire.
C'est un format orienté sur le web design, mais il a le désavantage de ne pas être supporté par tous les navigateurs (en particulier IE). D'ailleurs MediaWiki convertit les SVG en PNG (format matriciel) pour l'affichage.
Bien que ce format soit développé depuis 10 ans, l'usage du SVG relève — pour le moment encore — du militantisme.

Et là, j'apprends que Google travaille justement sur le SVG. Ce n'est bien sûr pas la solution à tous les problèmes du monde : il s'agit d'une bibliothèque JavaScript qui fournit le support SVG aux navigateurs web les plus courants (en particulier IE). C'est destiné aux web designers, qui pourront donc répandre le SVG sur le web.

Ce n'est pas une révolution pour les projets Wikimedia, mais le SVG pourrait gagner des parts de marché, ce qui veut dire que (je ne m'emballe pas, bien sûr, mais c'est ça que j'ai derrière la tête) Inkscape va peut-être sortir de la sphère libriste-geek.
Ou pas.

jeudi 20 août 2009

De l'utilité des citations

Je me suis longtemps demandé à quoi servait un répertoire de citations comme Wikiquote dans les projets WikiMedia. Je dois dire que je n'ai toujours pas trouvé, d'autant que les citations sont regroupées par auteur, selon l'œuvre dont elles sont tirées ou bien par thème : impossible de trouver ce qu'on y cherche (pour autant qu'on y cherche quelque chose).

Par contre, il y a un projet où les citations peuvent être utiles, ou du moins décoratives, c'est le Wiktionnaire. Et il y a un projet où on trouve toutes sortes de petites et de grandes phrases des auteurs les plus divers : Wikisource. Il m'arrive donc de citer dans le Wiktionnaire des phrases que je cherche dans Wikisource.

Hier, j'ai créé l'entrée femme à barbe (je sais, je vais tout de suite à l'essentiel quand j'écris un dictionnaire). Après m'être débattu avec la phonétique (c'est décidément un truc que j'ai du mal à assimiler), je me suis dit comme ça qu'une citation littéraire, ça ferait joli. Donc je suis allé chercher dans Wikisource. Et je suis tombé en arrêt sur le Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation de Pierre Louÿs. Je pense que quand on a vu le titre et l'auteur, on a une petite idée de ce qu'on va trouver dedans : une mine pour remplir le Wiktionnaire de citations. Si ça vous amuse, ne cherchez pas, j'ai passé les dernières 24 h à copier tout ce qu'il est possible de copier depuis ce bouquin.

Je réalise, perplexe, en écrivant ces lignes que la page de citations de Pierre Louÿs sur Wikiquote ne contient que des extraits du Manuel de civilité susmentionné. Je n'y étais pas allé auparavant. Tant qu'à faire, autant lire la version intégrale. Non ?

lundi 17 août 2009

Wiktionnaire

Ça fait quelques mois que je passe à l'occasion sur le Wiktionnaire, comme je l'ai laissé entendre ici.
Un dictionnaire basé sur une copie systématique du dictionnaire de l'Académie française des années 1930 est forcément lacunaire dans les vocabulaires techniques. Bon, il reste du boulot de ce côté là, ouf !

Donc, à l'occasion, je crée une entrée, ou je précise une définition. Tout de suite, il faut séparer la forme et le fond : impossible d'en parler en même temps.

Donc sur le fond, sachant d'où vient le contenu, rien de surprenant : il manque des entrées, parfois des sens et quand ils sont traités, c'est pas toujours très exact et/ou très complet. Mais ce qui y est n'est pas faux comme ce que j'ai passé des heures et des heures à corriger sur Wikipédia il y a quelques années (avant de me décourager devant le monceau d'ébauches — litote — tellement parcellaires qu'elles en étaient carrément fausses ; il faut dire aussi que les choses ont été prises en main par quelqu'un sous IP qui a monté de toutes pièces le glossaire de l'architecture). Il y a du boulot, mais on ne fait pas une crise cardiaque à chaque fois qu'on passe à l'entrée suivante.

Sur la forme... J'ai envie de mettre un joker. C'est absolument infernal. C'est une rédaction à coups de modèles, intégralement (un projet optimisé pour l'édition par des robots). Pas le droit à la faute de frappe. Si on ne sait pas l'ensemble des modèles par cœur, on se perd dans des listes exhaustives. La méthode pour apprendre à contribuer sur ce projet-là, c'est un thème latin sans Gaffiot : avaler du vocabulaire, du vocabulaire, encore du vocabulaire, des déclinaisons (pour paramétrer les modèles), des conjugaisons (pour la phonétique) et la syntaxe, mais sans jamais faire la conversation. Cela dit, il y a le moment de jouissance intense des conjugaisons (au hasard, être), pour lequel il faut un bac+8 de Wiktionnaire pour comprendre le code (entre le modèle qui sort recta une page de Bécherelle et la phonétique, je lâche l'affaire).

Du point de vue du lecteur... Soyons franc, j'arrive pas (ou plus) à lire quoi que ce soit sur ce genre de projet sans être démangé du bouton modifier — cherchez pas, c'est moi qui ai rempli « coyau » en arrivant. Un peu difficile de prendre du recul. Bien sûr, ce que j'ai dit sur le fond plus haut est toujours vrai, c'est généraliste, les traductions sont vraiment pratiques.

Ce qui me fait bizarre, c'est de donner les orthographes classiques comme « Variantes orthographiques » de la réforme de 1990. Ce n'est peut-être qu'une maladresse des modèles, parce que la réciproque est aussi vraie : l'orthographe réformée est aussi « Variantes orthographiques » de l'orthographe classique.

Du point de vue de l'usage que j'en ai, j'ai aussi eu quelques surprises. Le plus souvent, j'arrive au Wiktionnaire en passant par une page d'homonymie de Wikipédia : pour les cas qui s'y prêtent, j'aime bien avoir un modèle {{Wiktionnaire}} pour ne pas avoir à copier une définition (et parce que pour la résolution d'homonymies WikipediaCleaner propose un lien vers le Wiktionnaire avec ce modèle). Bizarrement, l'entrée n'existe pas à tous les coups. Pour l'article de Wikipédia « Foune », j'ai dû créer l'entrée correspondante du Wiktionnaire — et la joie de voir une citation littéraire dans les 8 heures.

samedi 15 août 2009

Les loups-garous sont entrés...

... sur la page d'accueil de Wikipédia. Et pas n'importe où, pas par le portail créatures imaginaires, par où on aurait pu les attendre en toute bonne logique (s'il y avait une logique quelque part). Non, tout simplement dans ma rubrique préférée : « Le saviez-vous ? »
30 000 personnes furent accusées d’être des loups-garous en France en un peu moins de cent ans (XVIe siècle), et périrent souvent écorchées et brûlées vives, car la croyance voulait que les poils se cachent sous leur peau.

Cessez de rire charmante Elvire.

Le XVIe siècle a donc duré moins de cent ans. Ça méritait d'être noté.

vendredi 14 août 2009

Mettre des photos sur Commons

J'en ai déjà parlé il y a quelques jours, je charge sur Commons des photos de mairies et autres arrêts de bus pris pendant mes dernières vacances. Le gros problème, c'est que j'en ai fait beaucoup.
Peut-être un peu trop...

Toujours est-il que j'ai chargé 110 photos cette nuit en 8 h 30, ça fait une moyenne de 4 minutes 45 secondes par fichier. Pour tenir des cadences de cet ordre (description, catégorisation et géolocalistaion comprises), j'ai utilisé Commonist.

Le principe de Commonist, c'est qu'on a un seul formulaire à remplir de téléversement avec d'une part les champs inchangés (description, source, date, auteur, catégories et licence) puis pour chaque fichier on peut ajouter une description et des catégories spécifiques et changer le titre du fichier.
Mine de rien, ça prend du temps de remplir un peu plus de 330 champs dans un formulaire... Principalement pour retrouver l'orthographe des catégories (Commonist ne vérifie pas que ce qu'on saisit correspond à une catégorie qui existe ou non comme fait HotCats), vérifier les catégories qui existent au niveau national, régional, départemental, communal, etc. J'ai cru comprendre que les développeurs de MediaWiki travaillent sur ce genre de problématique (transformer les catégories avec des histoires de web sémantique, j'ai rien compris au truc mais ça va être bien), donc il ne faut pas désespérer.

Concrètement : 4 heures pour remplir le bouzin.
Commonist a mis 1 h 10 à charger tout ça (quand même).

Pendant que Commonist chargeait, j'ai commencé la seconde étape : géolocalisation (et relecture). Il y a besoin de relecture, parce que les communes où je suis allé faire des photos n'ont pas toutes une catégorie sur Commons, donc il faut les créer ; et puis on n'est jamais à l'abri d'une boulette. Tant qu'à faire, j'essaye de faire les choses proprement.

Pymouss a fait un éloge de la géolocalisation entre ici et , je ne reviens pas dessus.

Personnellement, je fais ça avec Google Maps avec la bidouille javascript décrite ici. On clique-droite sur l'emplacement sur la photo, on tape sur "centrer la carte ici", ça bouge, et on tape sur le marque page qui fournit le modèle tout rempli avec les coordonnées. Après, il n'y a qu'à copier et coller dans la page de description de la photo.

Reste à donner la direction de la prise de vue. Bon, au début, quand j'étais jeune, je faisais ça en mettant on doigt contre l'écran selon cette direction, et j'ouvrais une rose des vents dans un autre onglet, je déplaçais mon gros doigt boudiné sur l'écran en essayant de le laisser bien parallèle à lui-même et de ne pas faire de taches de gras. Ça donne l'air pas malin, ça prend du temps, c'est pas passionnant, etc. On peut faire comme ça quand on géolocalise 10 ou 15 photos d'un coup.

Du coup, j'ai un peu exploré Google Maps. D'habitude, je ne suis pas très curieux, "il y a des photos aériennes" et "on peut y afficher les photos géolocalisées de Commons", c'est à peu près tout ce que j'en savais. En fait, on peut aller un peu plus loin.
Dschwen a fait un truc pour avoir une rose des vents devant la photo de Google Maps (c'est ). Comme si c'était fait exprès, c'est la rose des vents est juste centrée sur la carte. Il n'y a qu'à suivre les flèches pour savoir comment remplir la direction (paramètre heading:). Jusqu'à aujourd'hui, j'avais trouvé dommage qu'on ne puisse rien mettre dans la barre de recherche (pour passer d'une commune à l'autre, par exemple) sans perdes la rose des vents, et je n'avais pas utilisé le gadget.

J'ai donc découvert qu'on pouvait cliquer sur le lien "enregistrer dans mes cartes" (et ça, grâce à la seule force de mon cerveau surdéveloppé). Après, on peut le retrouver depuis l'onglet du panneau de gauche qui s'appelle "mes cartes" (le monde est bien fait) au milieu de tout un tas de trucs inutiles, il n'y a qu'à cocher la case qui est en face, la barre de recherche est libérée (on peut chercher un autre lieu sans perdre la boussole).

Tant que j'en étais là, j'en ai profité pour faire la même chose avec le truc qui met les photos sur Google Maps, histoire de contrôler mon travail en même temps.

Bilan : 4 h 30 de géolocalisation.
Soit un total de 8 h 30 (j'ai toujours un doute quand je fais une addition).

Il y a un autre truc qui m'énerve depuis un moment, et là j'ai craqué, c'est tout le fatras de trucs et de machins qui ne servent à rien dans l'interface et qui font qu'on est obligé (si on n'a pas un écran grand comme ça) d'user la molette de la souris dès qu'on veut faire quoi que ce soit. Ça et les images qui débordent de l'écran. Bref, à mi-chemin, j'ai piqué ma crise. Dans les préférences, on peut changer la taille des images sur leur page de description et la taille de la fenêtre d'édition. Reste le pavé énorme qui dit "fais pas des trucs interdits : c'est pas bien, patate" et qui raconte les licences avec des couleurs insupportables et des images moches. C'est passé à la trappe (merci DarkoNeko pour la méthode).

Sur Wikipédia, je ne m'en rendais pas compte, mais depuis que je bricole sur Commons, je trouve que l'interface n'est pas adaptée à l'image. C'est bien, d'afficher les images en grand, mais on ne voit pas la description.
L'interface devrait empêcher que l'image dépasse l'écran, la description devrait pouvoir venir à côté de l'aperçu (par exemple pour les images verticales).
Les modèles type bandeau de licence devraient être plus petits (c'est bien d'être fier d'être sous licence libre, mais il faut un peu de la place pour autre chose que la licence).

Je sais bien que d'afficher la licence dans la fenêtre d'édition sert à engueuler les nouveaux qui n'ont pas un doctorat de droit des licences de WikiMedia (parce que franchement personne ne lit tous des trucs pas les noobs, et pas les autres) quand on a décidé de bloquer un type qui fait du copier coller. J'ai pratiqué. Mais il y a trop de trucs dans l'interface. Trop de machins partout : annonces des appels de fonds en haut, tout un tas d'outils plus ou moins inutiles à gauche, la licence au milieu de la fenêtre d'édition, les caractères bizarres en dessous, les modèles utilisés avec lien, les catégories cachées, les catégories pas cachées, la licence en bas...

mardi 11 août 2009

Projet de reconversion

Puisque tout le monde se sert de Wikipédia comme d'un guide touristique pour des destinations incongrues, je vais vous dire, moi, à quoi ce bazar insondable peut servir. Ce bric-à-brac de la connaissance. Pourvu qu'on soit doté d'un peu de bon sens.

Je pense à me reconvertir et à changer de vie (vous savez, la crise, tout ça, le reste, etc.), donc je cherche (dans Wikipédia, bien sûr) les merveilleux métiers auxquels personne n'avait pensé avant moi. J'ai donc trouvé un secteur d'activité assez dégagé, avec du potentiel. Bref, une petite sinécure qui peut rapporter gros (du moment qu'on s'y met avec un minimum de sérieux) et qui pourra enfin me permettre d'avoir ma biographie sur Wikipédia et peut-être deux ou trois articles satellites. Et je ne dis pas ça pour faire bisquer les vacancier qui reviendront plus fatigués qu'ils sont partis, et avec des coups de soleil en prime. Et un coup de cagnard sur le ciboulot, ça ne pardonne pas.

Donc je me prépare une carrière de tueur. J'ai donc épluché tout ce qui ressemble de près ou de loin à de l'homicide. Un vrai régal.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'y a aucun avenir pour les tueurs à gages. D'après l'article, ça n'existe qu'au cinéma. Et puis il n'est pas question que je porte les lunettes de Jean Reno dans Léon.

Tueur de masse, c'est un peu comme les films de cambriolage : tout se passe avant, ensuite il y a le pendant et c'est après que ça foire.
Le tueur de masse [...] considère souvent son massacre comme le chef-d'œuvre de sa vie. Il ne tente pas [...] de se soustraire aux forces de l'ordre. Dans la plupart des cas, il se suicide ou est abattu sur le lieu de son crime.
Tu parles d'un chef-d'œuvre.

Et puis il y a le spree killer. Lui, c'est un esthète (de cheval). C'est l'art pour l'art. La mise maximale pour le minimum de bénéfice, la bonne affaire à l'envers.
C'est un mode d'assassinat extrêmement risqué pour l'auteur
Mais le motif peut valoir le coup (ou pas) :
après une dispute avec sa compagne, il tue onze personnes
Ou bien l'équipement (ou pas) :
Il avait sur lui une batte de baseball, une carabine .22 Long Rifle, un marteau et un pistolet.
Pourquoi un marteau ?
Après réflexion, entrer dans Wikipédia (comme on entre dans le petit Larousse, s'entend) pour voir son existence ridiculisée en une ligne, c'est peut-être pas la bonne solution non plus.

Tueur en série, c'est pas mal :
Le tueur en série ne tue pas par idéologie [...], par fanatisme, et généralement pas par appât du gain. Le moteur du tueur en série est fréquemment le sentiment de toute puissance que lui procurent ses crimes.
Tout de suite, je note dans mon carnet la nuance du "généralement pas" (ça laisse un peu de marge), on ne s'encombre pas de théorie spécieuse et on est le roi du monde. En plus, l'article explique les méthodes de profilage, donc ça devrait être possible de s'en sortir.
Quand on jette un œil à la liste, on se rend compte qu'ils on quasiment tous une chouette biographie bien sanguinolente. Cela dit, ils sont tous enfermés ou morts.

Vu que sur Wikipédia, le meurtre ne paye pas, il va falloir aller voir ailleurs. Reste donc la solution du crime considéré comme un des beaux-arts.
La prochaine fois, on verra comment envisager différemment ses loisirs.

lundi 10 août 2009

Les vacances du chasseur-cueilleur

J'ai passé une semaine de vacances loin d'internet. Donc pas d'anecdotes croustillantes sur tel titre d'article qui ne tient pas dans la largeur de l'écran ou sur tel vandale particulièrement inspiré. Bref, une semaine à la campagne, à cueillir des framboises et à chasser les mairies pour l'inventaire de Pymouss.

Les aventures de Coyau-le-Cueilleur


Il y a une part d'angoisse à se retrouver sur le bord d'un chemin, avec un seau en plastique au bout du bras, une armée de moustiques et de taons affamés autour de soi, une jambe coincée par une branche morte et l'autre pied dans un trou, nez-à-nez avec une fourmilière qui mange des framboises... et sans connexion. La seule solution, c'est de penser. Penser très vite, penser à n'importe quoi.
Les framboises, c'est comme les vandales.

Va pour ça. Ça fait un peu dadaïsme de vacances, mais j'ai dû faire avec. Si ça peut vous rassurer, dites-vous que vous avez échappé à ça en direct, et que vous n'en aurez que les grandes lignes. Parce que moi, j'ai brodé dessus le temps de cueillir plus d'un kilo de framboises. Et une framboise, ça ne pèse pas lourd.

Si on regarde objectivement les framboises, il y a deux types de vandales :
  • Il y a ceux qui sont sur le bord du chemin, à porté d'œil et de main. Ceux-là ne servent pas à faire des tartes, des confitures ou des coulis. C'est de la consommation rapide, du snack pour patrouilleur :on s'en tartine la figure, et on attend que les fourmis rappliquent. Bref, pas d'équipement spécial, pas d'entraînement particulier... Un plaisir grand public, un plaisir de débutant. Ce n'est pas pour autant un plaisir à bouder, voir par exemple le prix Nobel de moustache.
  • Et il y a ceux qu'il faut aller chercher. Ceux pour lesquels on sacrifie son pantalon dans les ronces. Le jeu en vaut la chandelle, bien sûr. On cueille par poignées de la framboise de qualité, de la framboise extra-mûre, de la framboise inexplorée, de la framboise vierge... Un Eldorado du cueilleur de vandale. On en trouve une, on lève la branche, on jette un œil à ses contributions, on ramasse tout ce qui traîne, on jette un œil aux historiques, il en tombe de partout, on s'assied, on découvre un nouveau monde de framboises, car le monde des framboises est fait d'étages superposés. On avance d'un pas, et on recommence. Dès lors qu'on veut bien lâcher le flux-tendu du bord du chemin, qu'on s'aventure un peu plus loin, on entre dans un pays de Cocagne. Et on attrape un coup de soleil dans le cou.
Autant dire que je bloque unilatéralement le premier qui me parle de framboise pour une durée d'au moins une bassine de confiture.

Les aventures de Coyau-le-Chasseur1


Et bien sûr, j'ai sacrifié à ce qui est en passe de devenir un rituel dans la péri-Wikisphère cabalistique. J'ai donné dans l'inventaire à la Prévert de la commune rurale : la chasse à la mairie.

J'avais déjà pratiqué en dilettante, et sur les terres bretonnes (qui plus est). Et quand j'avais voulu chargé ma photo, je m'étais rendu compte que Pymouss était passé par là et qu'il avait fait mieux que moi. La force de l'entraînement, sans doute. On ne devient pas maître d'une discipline inventée par un autre en chassant sur ses terres...

Je pose donc ici l'acte fondateur de l'école orientalo-erratique de chasse à la mairie. Cette école n'aura qu'un seul et unique membre : Coyau. Il payera son écot à l'école-mère occidentalo-bretonniste, et saluera l'école-sœur helvétique (et les autres écoles non déclarées).

Je n'avais pas imaginé que la chasse à la mairie était tellement sportive, ni qu'elle réservait autant de surprises :
  • Je savais qu'il existait des communes sans église2, je n'avais pas réalisé que ces mairies était surmontées d'un embryon de clocher.
  • J'ai trouvé une commune qui avait deux mairies, de part et d'autre de l'église, la première, dotée de tous ses attributs (cabine téléphonique, boîte à lettres et lampadaire3) et un superbe cartouche « mairie » repeint tout en blanc ; la seconde avec un panneau « interdit de fumer » sur la pelouse, comme si le maire n'avait pas été réélu, qu'il avait gardé la mairie pour lui, qu'il avait viré le conseil municipal à coup de pompes dans le train et qu'il avait repeint l'enseigne4.
  • Les adresses sont intéressantes aussi. J'avais bien en tête la récente page à supprimer sur Rue de l'Église5. Il y a des communes où les choses sont faites logiquement : la mairie est au 1, place de la mairie ; il y a les communes qui ont fait des efforts et où la mairie est au numéro du département, ça faut que, pour les Vosges, il faut trouver la combine au niveau de la numérotation pour arriver au 88 dans un village de 173 habitants ; il y a les mairies qui jouent la carte de l'originalité et où la rue de la Mairie est derrière la mairie, comme ça seul le local poubelle de la mairie est rue de la Mairie.

Conclusion


Tout ça pour dire que je vais passer quelques temps à charger des photos dans les jours à venir. Et à manger du coulis de vandale.

Notes


1. Je crois que la seule vraie raison de ce billet, celle qui fait que j'ai écrit cette montagne d'ineptie au retour de vacances (parce qu'en fait, je passe mes vacances à ça : faire de la rétention d'ineptie), c'est que ce titre me fait peser à cette chanson des Frères Jacques, Monsieur Lepetit le chasseur, celui qui chasse la zippopotame et la souris blanche en Seine-Inférieure... Tous comptes faits, je ne suis peut-être pas le plus inepte des rétenteurs d'inepties...
2. Même si je n'imaginais pas qu'il y en eût autant : pour le département des Vosges (qui comprend 516 communes), j'en ai compté 64.
3. Le lampadaire est légèrement désaxé par rapport à la porte, de manière à éclairer le drapeau (qui est au-dessus de la porte) par le côté.
4. Comme les camionnettes de la Poste déclassées et repeintes, sur la portière desquelles on voyait encore l'hirondelle stylisée en relief.
5. J'ai la confirmation expérimentale à la connaissance livresque : c'est bien l'odonyme le plus fréquent en France et en général on y trouve une église. Je sais bien que mon expérience n'apporte rien à personne, mais ça me fait plaisir de vous en faire profiter. Et si ça ne vous convient pas,vous n'avez qu'à aller chercher des framboises.